Attaque à Ouagadougou : la solidarité dans le combat commun contre le terrorisme

Attaque à Ouagadougou : la solidarité dans le combat commun contre le terrorisme

Quarante-huit heures après l’attaque terroriste perpétrée contre un hôtel et un restaurant dans la capitale Burkinabé des messages de solidarité affluent. Le bilan qui fait état de 29 morts reste provisoire et toutes les victimes ne sont pas encore identifiées.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keîta qui a condamné l’attaque a dépêché aujourd’hui son Premier ministre à Ouagadougou.

Vingt-neuf morts et une trentaine de blessés, c’est le dernier bilan des attentats terroristes qui ont secoué vendredi la capitale du Burkina Faso. Le pays a entamé ce matin un deuil de trois jours annoncé par le président Roch Marc Christian Kaboré, qui a également évoqué des mesures pour renforcer les contrôlés sur les axes routiers.
Toutes les victimes ne sont pas encore identifiées. Selon des sources proches de l’enquête, on dénombre parmi elles cinq burkinabé, six Canadiens, deux français, deux suisses, un américain et un néerlandais.
Quant aux trois assaillants abattus, ils ont été identifiés et sont tous jeunes. Mais combien étaient-ils les terroristes ? La question attend sa réponse.
Des messages de condoléances et de solidarité adressés aux autorités et au peuple Burkinabé parviennent d’un peu partout. Le chef de l’état malien Ibrahim Boubacar Keita a signé hier le registre mis à disposition à l’ambassade du Burkina Faso à Bamako. Il a condamné avec la plus grande fermeté l’attentat tout en assurant que l’acte odieux n’affectera en rien sa détermination et celle de ses pairs à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes. IBK a d’ailleurs dépêché ce dimanche son Premier ministre à Ouagadougou. Il est arrivé dans la capitale Burkina Faso à la mi-journée.

Suite aux attaques djihadistes à Ouagadougou, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta s’est rendu à l’ambassade du Burkina Faso au Mali pour présenter ses condoléances. Le président a réaffirmé sa volonté de s’unir avec le Burkina Faso pour lutter efficacement contre le terrorisme.
Le président de la République est au micro de nos confrères de l’ORTM :
« Je ne vous accompagne pas, je suis avec vous. Je suis concerné. Quand j’ai su cela hier, j’ai appelé mon frère pour lui dire toute la solidarité et toute la sympathie de l’ensemble du peuple malien. Et certainement que dans cette sympathie-là qui est souffrir ensemble au sens classique du terme, tous les peuples épris de liberté, ceux de la sous-région singulièrement, tous les peuples africains, ceux du monde qui croient aux valeurs qui nous font hommes, tous sont atterrés, scandalisés, épouvantés qu’un peuple aussi accueillant, si hospitalier, si cherchant à accueillir l’autre qui vient à lui, ait été agressé de façon aussi barbare, aussi sauvage, aussi cruelle. Mais telle est désormais la donne à laquelle hélas, nous devons tous nous habituer. Comme quoi nous pensons que venir ici aujourd’hui pour vous signifier à travers vous à l’ensemble de peuple Burkinabé notre sympathie n’était que de mise. Et nous le faisons bien volontiers ».
Selon certains observateurs, « les outils conventionnels de lutte contre le terrorisme ne sont plus adaptés, il faut plus de forces publiques dans les rues et améliorer les techniques de renseignement ».
Soumeylou Boubeye Maïga dirige un groupe d’experts de l’Union africaine sur le terrorisme. Il est au micro de nos confrères de RFI :
« Il faut tirer les leçons des bonnes pratiques qui se font ailleurs. Dans le cas du Mali, il faut qu’il y ait le maximum de forces publiques dans les rues qui patrouillent de manière d’abord à rendre plus difficiles les mouvements de ceux qui nous attaquent. De toute façon, le Burkina, je crois qu’après tous les événements que le Burkina a connus, le dispositif sécuritaire n’a pas été épargné, donc forcément, il faut le reconstruire. Mais le reconstruire en tenant compte des menaces qui sont nouvelles et pour lesquelles nos équipes conventionnelles ne sont pas adaptées. Le renseignement territorial est devenu extrêmement vital pour la plupart de nos pays, parce qu’il se trouve qu’il y a un maillage qui permet aux populations de contribuer à la connaissance de ce qui s’y passe de manière à ce que les forces puissent anticiper, puissent recouper, puissent agir. »