Face au terrorisme dans le Sahel : l’Union africaine veut « mettre en place une force régionale »
Les forces maliennes

Face au terrorisme dans le Sahel : l’Union africaine veut « mettre en place une force régionale »

Une mission tripartite, Union Africaine, Minusma et CEDEAO vient de boucler une « mission d’évaluation technique » dans les régions de Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal. De retour de cette mission d’évaluation, le Haut représentant de l’Union africaine regrette « la détérioration de la situation sécuritaire au Nord du Mali malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation ». Pierre Buyoya annonce la création d’une force régionale « pour appuyer l’armée et ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme dans le sahel ».

Il s’agissait pour la délégation tripartite de « s’enquérir de la situation sécuritaire qui prévaut dans ces régions et d’aider à formuler des recommandations pour renforcer la MINUSMA dans la lutte contre le terrorisme ». Cette mission intervient après des affrontements entre groupes armés à Kidal et de violentes manifestations des jeunes contre les autorités intérimaires et le processus de DDR. Cette mission, qui était conduite par Pierre Buyoya, a abordé avec les autorités politiques et administratives plusieurs questions, notamment le retour effectif des autorités dans les régions du nord, le développement de la citoyenneté, le déploiement des autorités intérimaires, le processus de désarmement, démobilisation et de réinsertion. Aussi, la lutte contre le terrorisme, la montée de la criminalité organisée, en particulier le banditisme sur les grands axes routiers, ont été également abordées.
Pour les membres de la délégation tripartite, « il s’agissait d’échanges fructueux autour des préoccupations sécuritaires de la région ».
Cette mission d’évaluation de l’Union africaine intervient alors que la situation sécuritaires reste tendue dans plusieurs localités du pays. Aussi, elle intervient après de violentes manifestations des jeunes des Gao il y a quelques jours contre la mise en place des autorités intérimaires et leur « exclusion » du processus de DDR. Ces manifestations ont fait trois morts et des dizaines de blessés.
Par ailleurs, à Kidal des groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation se sont affrontés faisant des dizaines de morts de part et d’autres.
Pour le chef de la Mission de l’Union africaine pour le Sahel, « des initiatives seront envisagées pour une mise en œuvre inclusive de l’accord pour la paix et la réconciliation ».
De retour de cette mission d’évaluation, le Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali a regretté « la détérioration de la situation sécuritaire au Nord du Mali malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation ». Pierre Buyoya a annoncé la création d’une force régionale devant appuyer l’armée malienne et ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme. Pour l’instant aucune date n’est encore connue, mais la proposition devrait être étudier par la Commission de l’Union africaine.

Pierre Buyoya est le Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et chef de Misahel. Il est joint par Issa Fakaba Sissoko :
« D’abord le constat n’est pas nouveau. Malgré la signature de l’accord et malgré son début de mise en application, la sécurité au Nord du Mali reste difficile. Elle ne s’améliore pas et au contraire on pourrait dire qu’elle continue à se détériorer. C’est ce constat qui nous amène en réalité à nous interroger s’il ne faut pas faire quelque chose de plus pour faire face à cette situation ».

Quelle sera concrètement la contribution de l’Union africaine pour la sécurisation du Sahel, notamment au Mali ?
« Nous, on nous a demandé d’étudier l’éventualité de déployer une force régionale pour la lutte contre le terrorisme, comment compléter les efforts de la Minusma dans la stabilisation du Nord du Mali, notamment à aider le Mali, à terme à faire à ses responsabilités en matière de sécurité ».