Disparition des 21 bérets rouges : les enquêtes sont bouclées
Les berets rouges en defilé

Disparition des 21 bérets rouges : les enquêtes sont bouclées

L’instruction judiciaire de l’affaire dite des 21 bérets rouges est maintenant bouclée. Leurs corps ont été découverts dans une fosse commune non loin du camp militaire de Kati il y a quelques mois. Reste aujourd’hui au parquet à renvoyer les mis en examens devant les assises et fixer la date du procès.

Au cours des derniers mois, le juge d’instruction Yaya Karembé a entendu de nombreux militaires, hommes du rang et officiers supérieurs, acteurs directs ou indirects des faits.
Le magistrat instructeur a déterminé plusieurs chefs d’inculpation contre les militaires impliqués dans la disparition, puis la liquidation physique des parahutistes. Plusieurs dizaines de personnes, et parmi elles ; le chef de l’ex – junte, Amadou Haya Sanogo, devront répondre d’enlèvement, torture , assassinat et complicité d’assassinat.
L’enquête a renoué le fil des événements, de l’arrestation des 21 bérets rouges , à leur disparition suite à la tentative de renversement de la junte le 30 avril 2012 . On retrouvera leur corps fusillés dans une fosse commune de Diago. Les analyses ADN confiées à des experts américains ont confirmé récemment qu’il s’agissait bien des 21 parachutistes.
Les familles des victimes et leurs d’avocats saluent ce qu’elles qualifient de « succès » de cette première étape du dossier. Tous espèrent que la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako va renvoyer l’affaire devant les assises pour jugement.
Me Moctar Mariko est président de l’Association malienne des droits de l’Homme, l’AMDH, et membre du conseil des avocats des familles des victimes. Issa Fakaba Sissoko l’a rencontré.
« La clôture du dossier de l’information judiciaire est une première grande victoire pour nous. Nous disons cela parce qu’au départ personne n’aurait parié sur la clôture de cette information parce que tout le monde pensait que la politique allait s’en mêler, et compliquer la tâche non seulement de la justice mais aussi à nous conseils des victimes. Mais tel n’a pas été le cas, et nous sommes vraiment satisfaits.
Nous allons aborder la seconde phase maintenant avec toute la rigueur et tout le sérieux afin que le dossier puisse aller en chambre de jugement. J’ai très bon espoir, mais cela passe d’abord par la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako.
Le dossier étant clôturé, toutes les pièces de la procédure (le dossier, les PV d’auditions d’enquête, etc.) seront transmises à la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako, qui va encore réexaminer les dossiers, et voir qui doit être renvoyé devant la Cour d’Assises de Bamako pour être jugé conformément à la loi. Donc nous attendons impatiemment cette seconde phase qui, si elle est passée avec succès comme l’enquête l’a été, nous saurons vraiment que la justice sera dite le jour de l’audience proprement dite ».