Tabaski 2022 : la fête malgré les difficultés financières
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Tabaski 2022 : la fête malgré les difficultés financières

La communauté musulmane du Mali a célébré ce samedi 9 juillet, la fête de Tabaski. Une célébration faite sur fond de difficultés financières, regrettent certains Maliens. Alors que d’autres se réjouissent d’avoir fêté avec les moyens de bord.

La Tabaski 2022 s’est déroulée dans un contexte économique difficile au Mali. Le pays sort d’un embargo imposé par la CEDEAO et l’UEMOA qui a duré six mois. Pour de nombreux Maliens, la conjoncture économique difficile a entaché la célébration de cette fête. « On a fêté passablement, parce qu’il y a la galère », affirme un chef de famille. Alors qu’une mère au foyer se contente d’ « avoir pu célébré la Tabaski en bonne santé ». Contrairement aux années précédentes, les prix des moutons ont fortement augmenté cette année à Bamako. Et à la veille de la fête, ceux-ci étaient introuvables. Beaucoup de chefs de familles, notamment ceux ayant attendu la dernière minute, n’ont pu avoir un mouton de fête. Certains ont dû acheter des chèvres ou des boucs.

Malgré cette conjoncture économique difficile, d’autres fidèles ont pu bien fêter. « Cette année la fête s’est bien passée pour moi, car je n’ai pas connu les mêmes difficultés que je rencontrais les années passées », nous confie un chef de famille. « « Dieu merci, j’ai pu subvenir à mes besoins. J’ai acheté un mouton et assuré les dépenses de ma famille », se réjouit un autre. Alors que pour ce père de famille la fête s’est passée dans la simplicité. « Nous l’avons célébré avec le peu que nous disposons », dit-il.

Pénurie de mouton, un désespoir

Pourtant, les béliers n’étaient pas à la portée de nombreux chefs de famille. Ils dénoncent cette cherté qui continue même au troisième jour de la fête. C’est le cas de Mahamadou Kané, chef de famille. Nous l’avons croisé au marché à bétail de Lafiabougou. Il cherchait désespérément un animal qui convient à sa bourse.

« On avait déjà de la viande dans le réfrigérateur. On pensait qu’après la fête les prix des mouton allaient être moins chers », explique Mahamadou Kané. Il dit être « surpris » de constater qu’il avait « peu » de mouton et le « coût était plus élevé ».

Notons que les points de vente de bétails improvisés sont vides et dans les lieux habituels les moutons se comptent du bout des doigts.

A la veille de la Tabaski, le président de la transition s’est adressé à la nation vendredi soir à la télévision nationale. Selon le Colonel Assimi Goïta, « l’heure est l’union sacrée autour du Mali ». Il a rassuré que le gouvernement emploiera tous les moyens pour un retour à la normale. Il est au micro de nos confrères de l’ORTM