Corruption : plus de 1200 milliards de FCFA détournés au Mali, selon l’OCLEI
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Corruption : plus de 1200 milliards de FCFA détournés au Mali, selon l’OCLEI

Plus de 1266 milliards FCFA ont été détournés des deniers publics, de 2005 à 2019 au Mali. C’est ce qu’a annoncé l’office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI). Des organisations de la société civile exhortent les autorités à plus d’actions pour lutter contre la corruption.

L’Office Centrale de Lutte contre la Corruption et l’Enrichissement Illicite au Mali a organisé la semaine dernière une journée d’échanges avec les médias sur la corruption au Mali. C’était pour faire le point sur les détournements de deniers publics au Mali, en prélude à la journée africaine de lutte contre la corruption, célébrée le 11 juillet de chaque année.

Selon le Président de l’OCLEI, de 2005 à 2019, les irrégularités financières au détriment de l’État et des collectivités s’élèvent à environ 1266 milliards de FCFA. Dr Moumouni Guindo affirme que ce manque à gagner aurait pu servir à financer la construction de 264 hôpitaux de haut standing, 1 767 centres de santé de référence, environ 42 ponts. Il pouvait également permettre la construction de nombreuses écoles et d’autres infrastructures publiques, a-t-il martelé.

Des dossiers d’enrichissement illicite transmis à la justice

En octobre 2021, l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) a remis les rapports annuels de 2019 et 2020 au président de la Transition. L’Office lui a remis un autre rapport sur la déontologie des agents publics au Mali. Il ressort de ces documents que neuf dossiers d’enrichissement illicite présumés ont été transmis à la justice. Ces dossiers portent sur près de 7 milliards de FCFA.

Et depuis ce temps de nombreux efforts ont été consentis par les autorités pour lutter contre le phénomène, a laissé entendre le patron de l’OCLEI. Seulement du côté des organisations de lutte contre le phénomène, on regrette que les résultats de ces efforts se font encore attendre. Ces associations estiment que « la mauvaise gestion des deniers publics perdure toujours et cela malgré les promesses tenues ».

La volonté politique mise en cause

« Nous doutons de la volonté politique de lutter contre la corruption ». C’est du moins ce qu’a déclaré l’Association Malienne de Lutte contre la Corruption et la délinquance Financière. Selon son président, « pour lutter efficacement contre la corruption, il faut que le Mali se dote d’une stratégie nationale ».

Moussa Ousmane Touré, Président de l’Association Malienne de Lutte contre la Corruption et la délinquance Financière :