Rétrocession des emprises de la MINUSMA, des observateurs appellent à « privilégier le dialogue »
Tombouctou, le 9 décembre 2021 📷 FLORENT VERGNES / AFP

Rétrocession des emprises de la MINUSMA, des observateurs appellent à « privilégier le dialogue »

Faut-il craindre un regain de tension entre l’armée malienne et la coordination des mouvements de l’azawad ? En tout cas des observateurs invitent les parties signataires de l’accord à privilégier le dialogue, après les tensions du weekend dernier.

L’armée malienne s’installe à Ber dans la région de Tombouctou. Cela après de violents affrontements avec des hommes armés et le retrait de la Minusma. Ce retour est dénoncé par la coordination des mouvements de l’azawadCMA qui contrôlait la localité.

Le politologue Alpha Alhadi Koïna affirme que ces affrontements entre l’armée et les groupes armés était prévisible. Selon lui, il s’agit d’une guerre de positionnement. « La CMA était contre toute rétrocession de la base de la Minusma à l’armée . Donc on pouvait directement s’attendre à ce qu’il y ait cet affrontement », analyse le politologue

Pour la CMA la reprise des emprises de la MINUSMA par l’armée dans les localités sous son contrôle viole l’accord de paix. L’analyste sécuritaire Fatima Maïga pense le contraire. Pour elle, les emprises de la MINUSMA doivent revenir à l’armée. « La Minusma, du fait même de l’accord s’est interposée à Ber, donc la base de la Minusma en vertu du plan de sortie qui dit que les bases doivent être rétrocédées à l’armée malienne», explique M.Maïga. « La Minusma se retire donc de son rôle d’interposition. Il est normal que le Mali vienne », conclut-elle.

Préserver l’accord

De son côté, le politologue Ballan Diakité, craint le pire au regard de la situation. Il demande aux différentes parties de préserver l’accord pour la paix ainsi que ses acquis. « Les uns et les autres se posent des questions sur que va être la situation après le départ de la Minusma », souligne M.Diakité. Selon lui, « il faut se préparer, observer de près la situation et éviter quand même qu’il y ait bien évidemment une rupture autour de l’accord, éviter encore qu’on tombe dans une situation de guerre ou de conflit armée ».

Il faut noter que le « Mouvement Tabalé », une organisation de la société civile a invité le président de la Transition à décréter un Cessez-le-feu immédiat.