AES : l’Union Mali-Niger-Burkina pour une défense commune
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AES : l’Union Mali-Niger-Burkina pour une défense commune

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger créent l’Alliance des Etats du Sahel AES. Les trois pays ont signé ce samedi 16 septembre la charte du Liptako Gourma. Objectif : établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle.

Les Parties s’engagent à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée dans l’espace commun de l’Alliance. Elles œuvreront à la prévention, la gestion et au règlement de toute rébellion armée ou autre menace portant atteinte à l’intégrité du territoire ou à la souveraineté de chacun des Parties membres de l’Alliance. Cela en privilégiant les voies pacifiques et diplomatiques et, en cas de nécessité à user de la force pour faire face à des situations de rupture de la paix et de la stabilité.

Assistance mutuelle

Les Parties ont aussi le devoir d’assistance et de secours (individuelle ou collective) en cas d’agression d’une ou de plusieurs Parties. Cela, y compris l’emploi de la force armée. L’agression évoquée comprend toute attaque contre les forces de défense et de sécurité y compris lorsque celles-ci sont déployées à titre national sur le terrain d’opération ou en dehors de l’espace commun de l’Alliance. Toute attaque en tous lieux des navires ou aéronefs d’une ou des Parties est aussi considérée comme une agression.

Non-agression entre les parties

Les Parties s’engagent aussi dans le document à ne pas recourir à la menace, à l’emploi de la force, ou à l’agression, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’une Partie.

Elles s’engagent aussi à ne pas faire blocus des ports, des routes, des côtes ou des infrastructures stratégiques d’une partie par les forces armées.

Aucune attaque ou agression, à partir du territoire mis à la disposition par une Partie, ne doit être perpétrée contre une partie ou des États tiers. Cela ne doit pas, non plus être permis à des groupes armés, des forces armées irrégulières ou des mercenaires contre un pays du champs.

La charte précise aussi que le financement de l’alliance est assuré par les contributions des États parties. Et elle est ouverte à tout État partageant les mêmes réalités géographiques, politiques et socio-culturelles qui accepte les objectifs de l’Alliance.

Le Mali est désigné dépositaire de la charte.

Réaction des autorités nigériennes

Dans une note sur sa page facebook, la Présidence de la République du Niger «se félicite de la signature historique de la Charte du Liptako-Gourma, instituant l’Alliance des États du Sahel (AES)».

Cette alliance scellée entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, pays frères et amis, marque une étape décisive pour la sécurité et la défense de nos populations, peut-on lire dans la note.

La Présidence salue l’engagement indéfectible du Niger aux côtés du Mali et du Burkina Faso dans ce combat primordial contre le fléau terroriste. Elle se dit  convaincue que grâce à cette coopération renforcée dans un esprit de solidarité, «la menace qui pèse sur nos nations fraternelle sera éradiquée ».

La réussite de l’alliance repose sur la bonne foi des signataires

Pour l’analyste, Alhatikou Dagamaissa, la combinaison des efforts militaires de ces trois pays peut bel et bien réduire considérablement l’action et la mobilité des groupes terroristes dans la zone dite des 3 frontières. Selon lui, l’efficacité de l’alliance dépendra de l’engagement et la bonne foi de ces membres.