C’est un communiqué de l’état-major des armées qui l’annonce. Les forces armées maliennes ont pris position dans la ville de Kidal ce mardi 14 novembre.
Le chef d’état-major appelle les populations au calme et à la sérénité. Il les rassure que toutes les dispositions sont prises pour assurer leur sécurité et les invite à suivre les instructions des FAMa. L’armée assure que les opérations de sécurisation se poursuivent. Dans un flash spécial, un communiqué signé par le Président de la transition Colonel Assimi Goîta a confirmé la prise de la ville. Le chef de l’Etat a salué le courage et la détermination des Forces armées maliennes. Il a annoncé de lourdes pertes infligées aux groupes armées terroristes. Selon lui, la prise de la ville de Kidal s’inscrit dans le cadre de l’application de la résolution 2690, des Nations Unies. Il a précisé par ailleurs que « cette mission n’est pas achevée ». « Elle va consister à recouvrer et à sécuriser l’intégrité du territoire national sans exclusive aucune », a-t-il assuré.
Pas de réaction pour le moment des responsables du cadre stratégique permanent, la coalition qui regroupe des groupes armés en belligérance avec l’armée. Des groupes qui ont pourtant signé l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Ainsi après près de dix ans les forces armées maliennes (FAMa) contrôlent la ville de Kidal qu’elles avaient perdue suite à la visite de l’ancien Premier ministre Moussa Mara le 19 mai 2014.
Une entrée dans des circonstances inconnues
Comment cette entrée s’est effectuée ce mardi matin? Quel bilan humain? Où sont partis les groupes armés qui contrôlaient la ville? Difficile d’avoir des réponses à ces questions. Les informations tombent au compte goutte depuis le début des affrontements entre les FAMa et les groupes armés. Seuls les communiqués des deux parties servent de sources pour les journalistes. Les réseaux téléphoniques ayant été coupés depuis samedi par le CSP-PSD. Il faut signaler que le 31 octobre dernier, la MINUSMA a quitté la ville de Kidal en abandonnant son emprise. Aussitôt après son départ les groupes armés s’en sont emparées. Une situation dénoncée par l’armée malienne qui s’attendait à une rétrocession du camp de la part de la mission onusienne. Ainsi les combats ont repris quelques jours après ce départ des casques bleus. L’armée procédant d’abord à des frappes aériennes « contre des cibles terroristes » dans la ville. L’état-major dans un communiqué a annoncé hier avoir enregistré des avancées significatives dans sa progression vers Kidal.
Une avancée dans la reconquête de l’intégrité du territoire
L’analyste politique Bakabigny Kéita pense que cette reprise de Kidal par l’armée est importante dans la reconquête de l’intégrité territoriale du Mali. Il affirme qu’il revient à celle-ci de continuer sa mission régalienne sur l’ensemble du territoire national. L’enseignant-chercheur prévient qu’il y pourrait encore y avoir des poches de résistance.
Bakabigni Keita, analyste politique.