Des femmes de plus en plus résilientes sur les sites de déplacés
Au Centre Mabié de Sogoniko, un centre de commerce pour des déplacés. Bamako : 07.12.23

Des femmes de plus en plus résilientes sur les sites de déplacés

Le Mali compte près de 400 mille déplacés internes selon le HCR, (Haut Commissariat pour les Réfugiés). Et leur prise en charge n’est pas une chose aisée pour les autorités et leurs partenaires. Une situation complexe qui pousse certaines femmes déplacées à se lancer dans des activités génératrices de revenus.

Sur les sites des déplacés, les activités rentables sont rares. Malgré cela, certaines femmes se battent pour faire des petits commerces sur les sites d’accueil. C’est le cas de Awa Tangara, une sinistrée vivant sur le site des déplacés du centre Mabilen de Sogoniko, à Bamako. Elle possède une gargote juste à l’entrée du centre. Sur place, elle vend plusieurs aliments. « Je vends du pain, des frites, l’huile et plusieurs autres choses. J’arrive à gagner le prix de condiments grâce à ce travail et subvenir aux besoins de mes enfants » dit Awa Tangara. Pour prospérer dans ce qu’elle fait, Awa demande de l’aide. « Mon mari est au village depuis des années. Les petits besoins et les frais scolaires de mes enfants sont à ma charge » ajoute-t-elle.

Des femmes séparées de leurs maris !

Youwarou, une ville située dans le centre du pays dans la région de Mopti abrite plusieurs centaines de déplacés. Sur le site, les femmes sont obligées de faire des petites activités pour pouvoir nourrir les enfants, car beaucoup d’entre elles sont séparées de leur maris.

« Je vends temporairement des pièces de filets de pêche appelé  »jokono ». Nous vendons trois à 50F. Parfois je gagne entre 500 et 5000 par jour. Cela m’aide beaucoup ». Ces propos sont de Fatoumata Bilancoro native du village de Djoudjou Daga.

Faty Traoré, une autre femme déplacée à Youwarou renchérit : « Toutes mes dépenses sont faites avec ce que je gagne dans mon petit commerce. Si j’obtiens une aide, je vais commencer à vendre des habits».

 C’est le même constat à Yorosso dans la nouvelle région de Koutiala. Là également, les femmes déplacées ne restent pas les mains croisées. Elles se lancent dans différentes activités génératrices de revenue.

« A cause des difficultés sécuritaires, j’ai quitté Boura pour venir à Yorosso. Je suis ici, il y a de cela cinq mois. J’ai pris une maison en location avec mes enfants et nous nous débrouillons pour payer les frais de location de la maison et subvenir à nos besoins » nous confie une femme déplacée de Bourra qui a trouvé refuge à Yorosso.

Même situation au Nord du pays

Même cas de figure à Ansongo dans la région de Gao. Sur place, le manque de nourriture et d’abri impactent plusieurs d’entre elles. Certaines femmes quittent le site pour mener des activités journalières en ville pour avoir de quoi nourrir les enfants ; comme nous explique Hindou Salihou, une femme déplacée. « Nous faisons les petits commerces pour subvenir à nos petits besoins. Nous prenons en charge les dépenses liées aux études de nos enfants. Mais ce n’est pas facile pour nous. Nous souhaitons que les autorités nous viennent en aide. Ici, il y a des femmes qui n’ont absolument rien et certaines d’entre elles vendent de petits articles. D’autres partent chercher du bois de chauffe pour ensuite revendre au marché. Et certaines se promènent de porte en porte pour nettoyer les cours et laver des habits pour gagner un peu d’argent ».

Cette précarité que vivent les femmes déplacées est confirmée par Kadidiatou Simpara, responsable du service du développement social d’Ansongo. « Être la seule chargée des dépenses de la famille n’est pas facile pour ces femmes. Ce sont des femmes nomades. Elles font plusieurs types d’élevages. Ce qui constitue des sources de revenus pour elles. Les organisations humanitaires apportent un soutien de taille. Mais en réalité, la situation n’est pas facile pour les femmes » témoigne tristement la responsable du service du développement social d’Ansongo

Pour atténuer les difficultés des femmes déplacées, certaines organisations humanitaires mettent à leur disposition des fonds d’accompagnement. Ces fonds sont destinés à améliorer leur cadre de vie surtout pour la prise en charge des enfants. Les associations de femmes qui sont organisées en coopérative bénéficient également de soutien financier pour les projets de transformation de certains produits tel que le lait, le savon et bien d’autres.

Tout savoir sur comment s’adapter à une localité d’accueil pour subvenir à ses besoins en cliquant sur les liens en dessous :