Au Mali, une organisation d’observation des élections dissoute
Ibrahim Sangho, Président de l’Observatoire des élections

Au Mali, une organisation d’observation des élections dissoute

L’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali a été dissout ce mercredi 20 décembre. Le ministre d’État, ministre de l’Administration et de la Décentralisation Col Abdoulaye Maïga a informé le Conseil des Ministres de la décision.

Le communiqué du ministre explique que les sources de financement des projets exécutés par l’Association « Observatoire » ne sont pas connues de l’Administration depuis sa création. Selon lui, « ces agissements sont en violation des dispositions de la Loi du 5 août 2004 relative aux associations et des dispositions des statuts de ladite association ».

Le document souligne que l’Observatoire n’a jamais informé le Gouverneur du District de Bamako des changements et modifications intervenus en son sein. Non plus, il « n’a jamais déposé ces rapports d’activités » conformément à l’instruction relative au dispositif commun de coordination, de suivi et de contrôle des activités des Associations, des ONG et des Fondations sur le territoire de la République du Mali. Toujours selon le communiqué, « le Président de cette association s’adonne à des déclarations de nature à troubler l’ordre public, y compris ses pronostics sur le taux de participation au référendum de Juin 2023, en violation des prérogatives de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections ».

Le président de l’observatoire Dr Ibrahima Sangho, joint par la rédaction, n’a pas souhaité réagir à cette décision du gouvernement. Il faut rappeler que l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance a été créé en janvier 2015. C’est une plate-forme des organisations non gouvernementales (ONG) et des associations de la société civile.

Respecter les lois du pays

Pour le politologue et enseignant-chercheur à l’université de Bamako, Jean François Marie Camara, cette décision est surprenante. Il reconnaît que toutes les organisations doivent respecter les lois du Mali, mais selon lui, « un avertissement ou une suspension aurait suffi pour permettre à l’Observatoire de se mettre en règle ».