Des femmes déplacées plaident pour un meilleur suivi de la grossesse
Une vue du site de déplacés de Sébougou dans la région la ville de Ségou. Le 12.01.24

Des femmes déplacées plaident pour un meilleur suivi de la grossesse

Sur les sites des déplacés, il est fréquent de rencontrer des femmes portant une grossesse. Pour la plupart des cas, la prise en charge de ces femmes en début de grossesse jusqu’à l’accouchement reste difficile, selon certaines. Face à cette situation, elles lancent un cri de cœur aux autorités, aux ONG et aux personnes de bonne volonté à les secourir pendant ce processus.

Reportage

Fanta Sangaré est une déplacée, installée à Tominian et cela depuis quelques années. Comme elle, plusieurs autres femmes ont fui les attaques des hommes armés dans la région de Mopti. Elle nous confie que la prise en charge des femmes déplacées enceintes n’est pas sans difficultés. Fanta Sangaré nous relate ici le vécu de sa sœur :

« On a passé quelques temps en soin à Tominian. Ensuite, on nous a envoyé à Koutiala pour une meilleure prise en charge de la grossesse. Malgré des complications faute de suivi, ma sœur a quand même pu accoucher. Quelques jours après, le nouveau-né a perdu la vie des suites d’une fièvre. Aujourd’hui, la maman se porte bien. Tous les frais étaient à notre charge. Nous avons vraiment besoin de beaucoup d’aide dans ces moments cruciaux de notre vie ».

C’est la même situation que Assetou Djibo une déplacée interne à Yorosso explique tant bien que mal. « J’ai quitté chez moi sans rien dans le cercle de Bankass. Je suis enceinte et je n’ai rien pour subvenir à mes besoins », nous relate la jeune dame. Pour survivre et satisfaire ses besoins, elle Assétou Djibo fait de la lessive dans la ville de Yorosso.

L’assistance des ONGs dans la prise en charge des femmes enceintes sur les sites de déplacés dans la commune de Sebougou région de Ségou occupe une place importante. Cependant, le responsable du site Mohamed Cissé souligne un problème majeur. Il s’agit surtout du manque de moyen de transport pour amener ces femmes dans les structures de santé pour l’accouchement.  Comme alternative en attendant une solution définitive, « nous transportons les femmes enceintes dans un taxi ou sur moto-taxi pour les centres de santé », nous dit le responsable du site. Par ailleurs, il précise que des ONGs comme la Croix Rouge et Terre des Hommes, appuient beaucoup dans la prise en charges des femmes enceintes notamment les consultations prénatales, l’achat des médicaments.

Une situation différente sur les sites de déplacés de Bamako

« Normalement, ce sont les époux qui doivent assurer leur prise en charge de leurs femmes enceintes », affirme Assitan Diabaté, de la direction nationale du développement social. Selon elle, cette prise en charge nécessite des moyens malgré que les époux n’ont pas pour la plupart d’activités génératrices de revenus. Malgré cet état de fait, la direction nationale du développement social déploie tous les moyens pour soulager les personnes déplacées internes.

« Nous cherchons l’aide des partenaires. Quand il y a des cas d’urgences, on fait appel aux partenaires pour rembourser certaines ordonnances que les déplacés ont déjà payé ».

Selon Assitan Diabaté, de direction nationale du développement social, sur les sites de déplacés de Bamako, « le besoin porte surtout sur l’achat des médicaments, et les frais d’analyses. A ce stade, nous ne disposons pas de moyens adéquats pour amener les femmes enceintes dans les structures de santé ».

Elle précise cependant que pour « les femmes sur le site de déplacés du centre Mabilé au quartier Sogoniko, il y a moins de problèmes ». Elles sont proches des centres de santé. Tel n’est pas le cas pour les autres sites des déplacés comme celui de Senou.

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