Victimes d’agressions, la prise en charge doit-elle attendre le constat de la police ?
Credit photo Studio Tamani/Fondation Hirondelle, image d'illustration

Victimes d’agressions, la prise en charge doit-elle attendre le constat de la police ?

Le week-end dernier, un jeune homme de 17 ans a trouvé la mort après avoir reçu des coups de machette de la part son ami de 18 ans. Le drame s’est passé à Tièbani, un quartier périphérique de Bamako. Selon des témoins, les médecins du centre de santé où la victime a été transportée pour recevoir des soins, ont exigé un document de la police avant de s’occuper du blessé. Une attitude qui a frustré de nombreux citoyens.

Ce drame de Tièbani a ravivé le débat sur la prise en charge de cas urgents dans les hôpitaux et centres de santé. Selon de nombreux citoyens, les victimes d’agression physique et d’accidents de la route rencontrent des difficultés dans leurs prises en charge. « Les médecins disent non, on va pas toucher tant que vous ne partez pas à la police pour chercher une autorisation, cela n’est pas normal » déplore ce jeune homme rencontré à Bamako. « On peut laisser souvent de coté la loi et voir le bon sens des choses et essayer d’arrêter l’hémorragie », plaide un autre.

Un avis partagé par cette jeune dame qui pense qu’il faut prioriser la vie du blessé « Arrivé à l’hôpital il faut faire le premier soin, ensuite voir après ce qu’il y a lieu de faire».

Les textes ne s’appliquent pas partout

Que disent les textes en matière de prise en charge d’une victime d’agression ou d’accident. Dr Modibo Doumbia membre de l’Ordre des médecins du Mali répond « Le médecin est tenu d’informer l’officier de police judiciaire, cela permet de couvrir le médecin et l’établissement, car il se peut que la victime ait été agressée par un inconnu qui est recherché par la police et autres », argue-t-il.

Dr. Doumbia précise cependant que cette disposition ne doit pas s’appliquer dans tous les cas. « La prise en charge du patient n’attend pas souvent la réquisition, surtout le patient dont le pronostic vital est engagé. Il faut sauver la vie de ce patient d’abord. Là-bas on sort des textes », dixit le médecin.

Des agents de santé sont-ils au courant des dispositions de la loi hospitalière ? Des Maliens s’y interrogent.