8 mars : femme et politique peinent à cheminer
Bamako, le 29 juillet 2018 📷 Studio Tamani/Fondation Hirondelle

8 mars : femme et politique peinent à cheminer

Les femmes sont faiblement représentées sur la scène politique au Mali. Cette affirmation émane des organisations de défense de droits de la femme. La loi 052 qui vise à promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives se heurte à des obstacles. Certaines femmes politiques déplorent cette situation qui selon elles, enlève à la démocratie son sens.

Pour Aminata Sangaré, femme politique malienne et membre du Conseil national de transition CNT, les femmes ne sont pas assez présentes en politique. « C’est vrai, les femmes ont réalisé des progrès remarquables dans de nombreux secteurs, mais la politique reste un défi pour beaucoup de femmes vis-à-vis de la définition donnée par notre société à la femme politique ». Elle soutient que « le leadership des femmes et l’administration à la vie politique sont partout menacés. Ce n’est pas tout le temps encourageant ».

L’achat de consciences dénoncé

Daou Niara Sogoba, une autre femme politique à Yorosso, déplore une forme d’exclusion, dont les femmes font l’objet. Selon elle, certains hommes politiques exercent l’achat de consciences pendant les élections pour battre les candidates moins nanties. Mme Daou, l’exprime en ces termes « les hommes politiques qui ont de l’argent, ils anéantissent les efforts et les rêves des femmes ». Cela se manifeste selon elle à à Yorosso par la distribution pendant les campagnes électorales « des T-shirts, des pains, du sucre, du mil, du riz et autres ». « Alors si toi en tant que femme candidate, tu n’as rien, les électeurs ne te considèrent même pas. Ils votent pour ceux qui sont capables de leur faire des cadeaux », renchérit-elle.

Les pesanteurs socio-culturelles, un défi

Entre autres obstacles, Assitan Goïta évoque des pesanteurs socio-culturelles. Mme Goïta s’insurge contre des problèmes qu’elles ont avec leurs époux. D’après elle, « certains croient que nous sommes des femmes de mauvaise vie, que nous sortons pour aller voir d’autres hommes. Or, cela n’est pas vrai. C’est une fausse étiquette ».

Pour Diouka Traoré, une des responsables de l’union pour la République et la Démocratie URD, le manque d’émergence des femmes en politique découle de l’absence d’une volonté. Pour elle, beaucoup de femmes viennent dans la politique non pas par idéologie politique, mais par captation de certains hommes politiques.