Le poisson se fait rare à Mopti au grand dam des consommateurs
Un gros poisson capitaine de plus de 37 kilogrammescapturé à Bourem, le 26 octobre 2023 📷 Studio Tamani/Fondation Hirondelle

Le poisson se fait rare à Mopti au grand dam des consommateurs

52 mille tonnes de poisson ont été pêchées en 2023. Mais, bien avant la fin de la campagne de cette année, la direction régionale de la pêche de Mopti constate une baisse de la productivité. La population, en plus de s’inquiéter, dénonce la hausse de son prix dans la ville.

La ville de Mopti vit de la pêche depuis des décennies. Mais aujourd’hui, les habitants se plaignent d’un manque accru de poisson.

« Du début à la fin de la crue, le prix du poisson n’a pas baissé, il varie entre 1500 et 2000 FCFA », indique un client rencontré dans le marché de poisson de Mopti.« Si les pêcheurs n’ont pas de poisson, ça nous impacte. Aujourd’hui, c’est le poisson fumé qu’on met dans nos sauces », temoigne une menagère. « Mopti, ville de poisson. C’était avant. Aujourd’hui, c’est juste le nom. On peut faire un mois sans voir du poisson frais, en plus, ça coûte très cher », regrette un habitant de la ville.

Plusieurs raisons à la rareté

Les raisons de cette pénurie de poisson sont la mauvaise gestion du barrage et l’insécurité selon des pêcheurs de Mopti. « Durant les années précédentes, les poissons venaient du lac Debo. Cette année, tel n’est pas le cas », explique Bainy Dembélé, pêcheur à Mopti. Et de poursuivre « on n’a pas pu avoir les fretins ni les autres types de poisson. Alors que ce sont ces poissons qu’on pêche pendant cette période ». Autre raison, selon lui c’est l’insécurité. « De Mopti jusqu’à Sofara, on ne peut pas pêcher à cause des hommes armés», révèle-t-il.

La direction régionale de la pêche de Mopti pour sa part avance une raison différente. D’après le Directeur, Boukary Guindo, « les pêcheurs utilisent des filets de petites mailles pour pêcher. Ils ramassent tout. Avec la situation actuelle, le contrôle n’est pas évident ». Les choses sont en train de changer naturellement ». Il pense aussi que « le changement climatique est l’un des facteurs ».

Pour faire face à cette baisse de production de poisson, le directeur Boukary prône la valorisation de la pisciculture.

À Bamako cette rareté du poisson et sa cherté sont aussi constatées au marché de Medina-Coura appelé Sougouninkura. Ici, revendeuses et consommateurs ne savent plus à quel saint se vouer.