Djenné grouille au rythme du crépissage de la grande mosquée
Ville de Djenné en pleins préparatifs du crépissage de la grande mosquée 11 mai 2024 Crédit photo Studio Tamani/Fondation hirondelle

Djenné grouille au rythme du crépissage de la grande mosquée

Le plus grand événement annuel de Djenné, depuis près de 120 ans est sans doute le crépissage de la grande mosquée de la ville. A la veille de cet événement culturel c’est une atmosphère de fête qui règne dans cette ville mystérieuse .

Djenné est une ville de la région de Mopti située à une centaine de kilomètres de la ville de Mopti. Connue à travers le monde, surtout grâce à son emblématique mosquée construite en 1907. Celle-ci est considérée comme le plus grand édifice en terre cuite, et est classée depuis 1988 patrimoine culturel mondial par l’UNESCO.

Cette mosquée à l’architecture unique est crépis tous les ans. Le crépissage de cette année se tient ce dimanche 12 mai. Ce samedi 11 mai 2024, à quelques heures de l’événement, la ville grouille au rythme du crépissage de la grande mosquée de Djenné. Des jeunes transportent la terre du fleuve vers l’édifice. Ils sont encouragés par d’autres qui leur font du thé à boire. La joie se lit sur le visage des femmes en partance pour le marché. Celles-ci promettent de préparer les meilleurs plats pour le crépissage de la mosquée demain dimanche.

Pont entre les générations

Le crépissage de la mosquée de Djenné est un événement qui se tient tous les ans dans la ville mystérieuse. Des ressortissants de la localité de par le monde ne manquent pas cette occasion de retrouvaille et de communion entre les fils de Djenné. Amadou Samassen est un ressortissant installé à Bamako depuis plusieurs années. Il affirme n’avoir jamais manqué le crépissage de la grande mosquée. Cette année, il est venu avec son petit frère Bouréima, qui n’y a jamais été. « Il va découvrir la ville, connaître la famille et voir comment nous vivons à Djenné », indique le quinquagénaire.

« J’ai hâte surtout de voir de mes yeux la grande mosquée », nous lance le jeune frère Boureima, enthousiaste à l’idée de découvrir cette ville et ses mystères. Et ce, malgré les appréhensions qu’il avait sur la situation sécuritaire de la localité « Au début, j’avais peur. Mes amis m’ont dit que Djenné n’est pas sécurisée et c’est risqué de s’y rendre », nous confie-t-il. « Mais je suis rassuré quand j’ai vu à l’entrée et un peu partout dans la ville les militaires », conclut-il.

L’espoir d’une vie meilleure

Ville chargée d’histoire et dotée de nombreux sites touristiques, Djenné accueillait des centaines voire des milliers de touristes chaque année. Mais depuis 2012, suite au classement de la localité dans la zone rouge du fait de l’insécurité, les touristes étrangers ne viennent plus. L’arrêt du tourisme a mis en mal l’activité économique dans le cercle qui reposait essentiellement sur le tourisme. « Il arrive souvent de passer la nuit, la peur au ventre Car les djihadistes sont dans certains villages environnants de Djenné », témoigne un habitant. Pourtant certains habitants se sont habitués à cette insécurité qu’ils relativisent d’ailleurs « Ici c’est chez nous, toute ma famille et mes activités sont là. Je ne vais pas quitter ma ville. En plus, il y a des choses qui se disent qui ne sont pas forcément vraies. Vous êtes là est ce que vous avez constaté un problème de sécurité ? Tout va bien ici ». affirme ce résident.