Droits de l’homme : Amnesty dénonce de « graves violations » au Nord
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Droits de l’homme : Amnesty dénonce de « graves violations » au Nord

Dans son dernier rapport, Amnesty International estime que la situation sécuritaire et des droits humains demeure instable au Mali. Outre le traitement des enfants soldats incarcérés, Amnesty international pointe du doigt les autorités maliennes. Malgré les engagements en matière d’enquête sur les violations des droits humains commises depuis le début du conflit, très peu de dossiers ont progressé, à l’exception, précise l’ONG, de l’arrestation du Général Amadou Haya Sanogo, responsable d’un coup d’État en mars 2012.

Une partie de l’enquête d’Amnesty, réalisée en juin dernier, a porté sur les violations des droits humains commises à la suite des affrontements survenus en mai 2014 à Kidal. L’ONG souligne que la situation dans la région de Kidal est particulièrement inquiétante. Car selon elle, cette ville échappe toujours au contrôle total du gouvernement malien. Les investigations d’Amnesty lui ont permis d’obtenir des informations sur les crimes de droit international commis par les groupes armés lors du récent conflit, en mai dernier.
Dans son rapport, Amnesty International exhorte les groupes armés à cesser ces violations du droit international humanitaire, notamment les prises d’otages et les homicides intentionnels.
L’organisation demande aux autorités maliennes de diligenter sans délai des enquêtes approfondies, sur les accusations de crimes de droit international et atteintes aux droits humains afin d’identifier les personnes soupçonnées de responsabilité pénale. Par ailleurs Amnesty demande à la CPI de donner suite aux informations récentes faisant état d’homicides intentionnels et de prises d’otages qui auraient été commis par des groupes d’opposition armés dans le nord du Mali.

Parmi les réactions au rapport d’Amnesty, celle de la Ligue internationale des droits de l’homme. Selon ses responsables l’Etat doit saisir rapidement le Comité des droits de l’Homme de Genève pour faciliter les enquêtes en cas d’éventuelles poursuites par des juridictions nationales et internationales. Me Amadou Tiéoulé Diarra, avocat au barreau malien, et président de la Ligue Internationale des Droits de l’Homme :
« Ce rapport intéresse non seulement les instruments généraux qui protègent les droits de l’homme, notamment les droits des enfants pendant les conflits armés s’il s’avère que ces enfants ont été enrôlés contre leur volonté et celle des parents.
La question de la quiétude des « magistrats assis » se pose certainement au niveau du Nord. Ils vont se dire, sans doute, « sécurisez nous pour que nous parvenions à faire effectivement notre travail ». Je pense qu’à ce niveau c’est ce qui fait que le dossier pêche et qu’il y a du retard.
Il est du plus haut intérêt du gouvernement malien de saisir rapidement le Comité des droits de l’Homme de Genève sur les violations spécifiques et les violations catégorielles en ce qui concerne les droits de l’homme, des enfants et même des personnes qui étaient handicapées et des minorités ».
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