Les enjeux de la réduction du nombre des partis politiques au Mali
Phase nationale du Dialogue inter maliens, Bamako le 6 mai 2024 📷 Studio Tamani/Fondation Hirondelle

Les enjeux de la réduction du nombre des partis politiques au Mali

La réduction du nombre des partis politiques et la suppression de leur financement est l’une des recommandations adoptées au dialogue inter-maliens pour la paix et réconciliation, tenu à la semaine dernière à Bamako. Ces préconisations qui font grincer des dents au sein de la classe politique sont-elles applicables ? Et à quel prix ?

Le comité de pilotage du dialogue inter-maliens reconnaît que la Constitution de juillet 2023 consacre le multipartisme. Jeremie Coulibaly, membre du comité explique que cette recommandation vise à durcir les critères de création des partis politiques et changer leur mode de fonctionnement « Le fait d’avoir près de 300 partis politiques, on ne peut pas avoir 300 projets de société pour le Mali, donc il s’agit de durcir les conditions de création des nouveaux partis politiques », soutient-il. Et l’universitaire d’ajouter « les partis politiques demeurent importants, mais ce qui est difficile à comprendre c’est surtout d’avoir une pléthore de partis politiques qui vivent généralement du financement public ».

Risque d’instabilité politique

Le politologue, Ballan Diakité, affirme que la réduction du nombre des partis politiques n’est pas sans conséquences sur la stabilité politique du Mali. « J’estime que la solution n’est pas la réduction du nombre de partis politiques parce qu’en voulant réduire les partis politiques, on crée d’autres polémiques ». affirme Ballan Diakité. « Il faut renvoyer les partis politiques à leur mission fondamentale c’est à dire la formation politique des citoyens sur leurs droits politiques quitte à maintenir évidemment le financement des partis politiques, mais conditionné à la réalisation d’un certain nombre d’activités citoyennes », préconise le politologue.

Pour Bréma Ely Dicko, membre du comité de pilotage, ces recommandations peuvent être mises en œuvre. Selon lui, cela passe par une relecture de la charte des partis politiques avec les acteurs. Rappelons que le 10 avril 2024, le gouvernement a suspendu, jusqu’à nouvel ordre, les activités des partis politiques et celles des associations à caractère politique pour raison d’ordre public.

Lire aussi : Dialogue inter-maliens : après l’adoption des recommandations, place à la mise en œuvre

Le chef de l’État promet « un grand suivi »

Le rapport final du dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale a été remis hier 13 mai au président de la Transition. Défense et sécurité, unité nationale, gouvernance politique, développement économique et préservation de nos valeurs culturelles sont entre autres axes sur lesquels les Maliens ont échangé. Selon le chef de l’État « un grand suivi » de ces recommandations et résolutions sera fait par les organes de la Transition.

Colonel Assimi Goïta est au micro de nos confrères de l’ORTM :