Au centre du Mali, l’hivernage s’annonce, l’insécurité inquiète
Des cultivateurs dans un champs à Koutiala, le 16 juin 2023 📷 Studio Tamani/Fondation Hirondelle

Au centre du Mali, l’hivernage s’annonce, l’insécurité inquiète

Alors que l’hivernage approche, l’insécurité dans certaines parties du pays est montée d’un cran. À Diallassagou, dans la région de Bandiagara, au centre du Mali, près d’une vingtaine de personnes ont été tuées dans leurs champs la semaine dernière. Dans la zone, des cultivateurs envisagent des dispositions pour sécuriser les travaux champêtres.

Un calme précaire règne à Diallassagou, cercle de Bankass, après cette nouvelle tuerie. Sadou Guindo, président de la jeunesse de Diallassagou assure que des initiatives sont en cours pour que les paysans puissent vaquer aux travaux champêtres. « Aux autorités, vraiment, de prendre des mesures pour qu’on puisse au moins quand même bien accueillir l’hivernage », recommande M.Guindo. Il ajoute que « pour le moment, le calme commence à venir, ça commence à aller. Malgré les tueries, pour le moment, je peux dire quand même que ça va ». « Nous nous sommes concertés, nous avons dit qu’on n’a qu’à essayer d’évoluer avec les FDS, de prendre certaines mesures avant que nous allons commencer à faire les défrisages. Voilà, c’est ce que nous nous sommes dit pour le moment », explique-t-il.

Donner une chance au dialogue

Pour des analystes sécuritaires, à côté de l’action militaire, il faut donner une chance au dialogue avec les groupes armés présents dans la zone. Une solution qui a d’ailleurs été proposée au dialogue inter-maliens, affirme Pierre Claver Bakoroba Traoré enseignant à la faculté des sciences et techniques de Bamako. « Même s’il y a une collaboration entre les autorités et les populations, cela n’est pas une garantie pour mettre les populations à l’abri des attaques. Concrètement, vous ne pouvez pas avoir des militaires dans tous les villages. Les militaires sont dans des opérations assez complexes », affirme l’universitaire. « Une des suggestions que j’aurais, c’est de ne pas complètement laisser tomber cette proposition de parler avec Iyad Ag Agaly ou en tout cas les partisans d’Iyad. Parce qu’il est bon qu’on comprenne concrètement ce qu’ils veulent », poursuit-il.

Ce sont au total dix-neuf personnes qui ont été tuées samedi dernier par des hommes armés dans leurs champs entre Dinto et Insagou dans la commune de Diallassagou.

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