C’est la décision prise par les autorités de la Transition. Le décret présidentiel lu ce mercredi à la télévision nationale explique que la mesure vise à maintenir l’ordre public. Cette décision est annoncée alors que deux manifestations étaient prévues à la place de l’indépendance ce vendredi au même moment.
La nouvelle est tombée ce mercredi à travers un décret présidentiel pris au conseil des ministres et lu à la télévision nationale. « Toutes les activités des partis politiques et des associations à caractère politique sont suspendues jusqu’à nouvel ordre », Le décret avance la raison d’ordre public pour justifier la mesure.
Cette suspension intervient alors que des partis politiques ont annonçé une grande manifestation vendredi prochain à la place de l’indépendance pour « exiger la fin de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel ». Une activité initiée après l’échec de leur meeting du 3 mai dernier .
Un mouvement de jeunes soutenant la transition a également annoncé sur les réseaux sociaux sa volonté d’occuper ce même site de 8 heures à 18 heures. Cela dans le but d’empêcher le meeting des partis politiques.
Avant la parution de ce décret le procureur général près la cour d’appel de Bamako avait ordonné à tous les procureurs de veiller scrupuleusement à la préservation de l’ordre public. Il leur avait aussi instruit de ne tolérer aucune violation de la loi quel qu’en soit l’auteur.
Le dernier recours contre d’éventuels affrontements
« La décision de suspendre les activités des politiques était prévisible », selon Dr. Souleymane Kéita, enseignant-chercheur à l’Université Yambo Ouologuem de Bamako. Il affirme que c’était le « dernier recours pour les autorités d’éviter un affrontement à Bamako ».
Un climat politique jugé inquiétant
Suite à l’abrogation de la charte des partis politiques, des manifestations pour défendre la démocratie ont été organisées à Bamako la semaine dernière. Des jeunes se sont aussi mobilisés pour empêcher ces manifestations et soutenir les autorités de la transition. À Bamako et à l’intérieur du pays, les populations se disent préoccupées par le climat politique actuel. Elles appellent les parties prenantes à privilégier l’intérêt collectif.
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