Jeunesse malienne : « le temps des beaux discours doit être révolu »
Brigade citoyenne à Nioro du Sahel, le 29 octobre 2023 📷 Studio Tamani

Jeunesse malienne : « le temps des beaux discours doit être révolu »

Le 12 août marque la journée internationale de la jeunesse. Au Mali, cette commémoration intervient alors que les défis auxquels fait face la jeunesse s’amplifient

Chômage, migrations, insécurité, drogue, la jeunesse malienne reste confrontée à beaucoup d’obstacles et de menaces. Pour cette couche qui constitue plus de la moitié de la population malienne, l’avenir ne s’annonce pas aussi certain, faute de perspectives. « la jeunesse a très peu de marge de manoeuvre », affirme Dr. Yacouba Dogoni, sociologue et enseignant-chercheur à l’université.

Selon lui, l’État devrait pleinement assumer ses responsabilités en instaurant des dispositifs performants favorisant l’épanouissement socioprofessionnel de cette frange de la population. « Au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports il devrait y avoir des programmes globaux dans lesquels les jeunes peuvent se retrouver, ainsi que des projets transversaux qui peuvent toucher l’ensemble des ministères afin que les jeunes puissent en profiter », propose Dr. Dogoni qui déplore que cela ne soit pas le cas aujourd’hui. « En conséquence, nombreux sont ceux qui recourent à des activités illicites pour satisfaire leurs besoins essentiels », observe-t-il.

Faire place aux actions concrètes

L’enseignant-chercheur s’interroge aussi sur l’efficacité des politiques d’emploi. « Certains affirmeront que des politiques d’emploi existent au niveau étatique, mais qu’en est-il de leur efficacité réelle ? ». Il estime que les beaux discours ne suffisent pas Ceux-ci doivent faire place aux actions concrètes. « Si ​on ​dit ​par ​exemple ​qu’on ​est ​jeune, ​si ​j’échoue, ​c’est ​la ​jeunesse ​qui ​a ​échoué. ​Ça, ​c’est ​vraiment ​un ​très ​beau ​discours. ​Mais ​qu’est-ce ​qu’on ​fait ​réellement ​pour ​les ​jeunes ​? », s’interroge-t-il.