Crise humanitaire : l’afflux de réfugiés burkinabés à Koro, Mopti et Tominian
Des réfugiers burkinabés à Koury, Yorosso. Crédit photo : studio tamani

Crise humanitaire : l’afflux de réfugiés burkinabés à Koro, Mopti et Tominian

Face à l’insécurité persistante au Burkina Faso, des milliers de familles traversent la frontière pour se réfugier au Mali. La majorité d’entre elles se trouvent dans les régions de Mopti, Bandiagara et San. Récemment, plus de 5 000 ménages ont été accueillis à Koro dans la région de Bandiagara, où les conditions de vie restent précaires. Les autorités locales et les organisations humanitaires lancent un appel pressant à la solidarité.

À Koro, des arrivées quotidiennes

Frontalière du Burkina Faso, la localité de Koro fait face à un afflux quasi permanent de réfugiés. Selon la Commission nationale chargée des réfugiés (CNCR), environ 5 200 ménages burkinabés ont été accueillis ces derniers jours. Beaucoup dorment à la belle étoile ou dans des abris de fortune. Ces réfugiés nouvellement installés évoquent : « le manque de nourriture, de vêtements, de soins médicaux et de sécurité ». Le 1ᵉʳ adjoint au maire, Issa Sagara, alerte « sur l’aggravation de la pénurie d’eau et la rareté des vivres ». Malgré des initiatives de solidarité citoyenne et quelques distributions de riz, l’aide reste largement insuffisante pour répondre aux besoins croissants.

La chambre de commerce de Koro et plusieurs bonnes volontés ont commencé à apporter des vivres et autres formes d’assistance. Mais l’une des urgences, selon les autorités locales, est de fournir des abris provisoires. « La majorité des réfugiés sont des femmes et des enfants. Nous devons leur assurer un minimum de sécurité et de stabilité », insiste l’élu local Issa Sagara.

À Tominian, des familles arrivées les mains vides

Dans le cercle de Tominian, plusieurs ménages venus de la région burkinabè de Ouahigouya ont trouvé refuge après avoir fui une attaque. Ces arrivées massives ont commencé dans la nuit du 8 au 9 septembre dernier. « Nous sommes partis sans rien », témoigne l’un d’eux, évoquant l’absence de nourriture, de vêtements et de soins médicaux.

À Mopti, une situation contrastée

À Mopti, certains réfugiés bénéficient d’un meilleur accès à la nourriture et aux soins, mais les défis restent nombreux. « Il y a des malades parmi nous. Un enfant de notre groupe est actuellement hospitalisé », confie un réfugié.

Selon les dernières données, plus de 135 000 réfugiés, en majorité burkinabés, sont aujourd’hui enregistrés au Mali.  Ces réfugiés se trouvent principalement à Yorosso dans la région de Koutiala, à Koro dans la région de Bandiagara, à Goundam dans la région de Tombouctou ainsi que dans la ville de Mopti. Les autorités locales comme les organisations humanitaires insistent sur l’urgence de fournir des abris provisoires, de renforcer l’accès à l’eau potable et d’assurer un minimum de sécurité aux femmes et aux enfants, majoritaires parmi les déplacés.

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