Dans le cadre d’Octobre Rose, l’association Solidaris 223, en partenariat avec Africa Scène, a réuni ce mercredi à Bamako médecins, associations, patientes et société civile. Objectif : sensibiliser sur le cancer du sein et du col de l’utérus, avec un accent particulier sur le dépistage précoce et l’accompagnement des malades.

Le thème de cette édition est : « L’impact des associations dans la lutte contre le cancer ». Pour le gynécologue Pr Teguété Ibrahim, la menace est réelle : « Ce sont les cancers de la femme qui arrivent en tête au Mali. Chaque année, on enregistre au minimum 1400 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus. » S’il reconnaît la gravité de la situation, le spécialiste souligne aussi des avancées notables : « L’an dernier, le pays ne disposait pas de radiothérapie. Aujourd’hui, une nouvelle unité a été lancée par le ministère de la Santé. »

Le combat d’une survivante

Au-delà des chiffres, les témoignages bouleversent. Fatoumata Traoré, quadragénaire et survivante du cancer du sein, raconte un parcours marqué par la souffrance et l’abandon :

« J’ai contracté la maladie dès mon jeune âge. J’ai eu deux enfants malgré tout, mais j’ai dû attacher ma poitrine avec un tissu pour dormir, tant la douleur était forte. Quand le diagnostic est tombé, j’ai subi deux opérations en un mois. Mon mari m’a quittée… Le cancer a détruit mon foyer. »

Les organisateurs annoncent que d’autres activités suivront tout au long d’Octobre Rose : conférences-débats, témoignages et campagnes de sensibilisation pour briser le silence autour du cancer et renforcer la prévention.