Après avoir touché plusieurs localités à l’intérieur du pays, la pénurie de carburant a atteint Bamako ce lundi 6 octobre 2025. Ce mardi matin, la capitale s’est de nouveau réveillée avec le même manque d’essence. Les rares stations disposant encore de réserves sont prises d’assaut par les usagers, et des dizaines, voire des centaines de motocyclistes et d’automobilistes peinent à se ravitailler, certains attendant des heures sans succès.

Un habitant raconte qu’il cherche de l’essence depuis 5 heures du matin et qu’il a fait la queue dans une première station à Sikoroni sans succès. « Ensuite je suis parti dans une seconde station, sur place il y avait du carburant, mais les pompistes ont arrêté le travail sans rien dire, certainement à cause de la fatigue. Donc je continue à pousser ma moto encore », confie-t-il, visiblement épuisé.

Une dame, croisée dans la rue explique qu’elle doit se rendre à la zone industrielle, mais faute de carburant, elle va devoir « pousser ma moto et retourner à la maison ». Elle lance un appel aux autorités : « Que les autorités fassent quelque chose, sinon rien ne va. »

Pour un autre intervenant, la crise est aussi liée au comportement de la population. « Cette pénurie et la cherté du carburant sont dues au comportement de la population parce qu’elles pensent que c’est dans la cherté qu’on gagne sa vie. Les autorités doivent s’assumer », souligne-t-il.

Un dernier usager affirme que depuis dimanche, il cherche de l’essence sans succès et insiste sur l’urgence d’agir. « Il est temps qu’ils trouvent une solution à cette crise. Sinon on est fatigués. Trop c’est trop », dit-il.

À noter que le gasoil reste disponible dans les stations, contrairement à l’essence, devenue rare et très chère. Ce matin, certains l’ont achetée entre 1 500 F CFA et 2 500 F CFA le litre, contre 775 F CFA habituellement.