Au Mali, on dénombre près de 97 850 femmes déplacées, selon la Direction nationale du développement social (septembre 2024). Longtemps perçues uniquement comme victimes, ces femmes s’interrogent aujourd’hui sur leur place dans les espaces de décision. Sont-elles consultées ? Et comment les organisations féminines travaillent-elles à faire entendre leurs voix ?
À Nèmabougou 2, à Macina dans la région de Ségou, Kadia Keïta, à la tête des femmes déplacées, affirme qu’elles ne sont pas marginalisées. Elle indique que « les autorités locales les sollicitent parfois pour participer à certaines décisions ».
Même constat dans le cercle de Bankass, où Safiatou Togo, représentante des femmes déplacées de Dialasagou, se réjouit « de leur inclusion dans les réunions et les échanges communautaires ».
De leur côté, les organisations féminines comme WILDAF Mali et la CAFO multiplient les initiatives pour renforcer la participation des femmes déplacées. Selon Mme Keïta Fatoumata Maïga, coordinatrice de projet à WILDAF, « les femmes ont formulé des recommandations lors de séances de restitution menées en partenariat avec le ministère de la Promotion de la femme, dans le cadre du dialogue inter-malien ».Mme Haïdara Amina Maïga, présidente des femmes déplacées du Nord pour la réconciliation et la paix, et membre de la CAFO, estime que « ces femmes doivent pouvoir exprimer directement leurs souffrances et leurs attentes ».
Les services du développement social apportent également leur contribution. À Ségou, Dramane Coulibaly, directeur régional, explique que « des sessions d’information et de sensibilisation sont menées autour de la loi 052 sur la représentation des femmes. Le contenu du texte a été présenté aux femmes déplacées avant sa transmission aux autorités », précise-t-il.
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