Kidal : un enseignant rallonge la liste des personnes enlevées
Lycée Ataher Ag Lili de Kidal. Photo prise le 18 décembre 2024 par Studio Tamani

Kidal : un enseignant rallonge la liste des personnes enlevées

Un enseignant de la circonscription d’enseignement de Kidal a été enlevé ce mardi 2 décembre entre Kayes et Bamako. L’information a été confirmée par le bureau de la Fédération nationale de l’éducation, des sports, des arts, de la recherche et de la culture (FENAREC) à Kidal.

Bankoling Kéïta, revenait de Kayes où il était parti voir ses parents, quand il a été enlevé par des hommes armés non identifiés, a expliqué Abdoulaye Salam Maïga secrétaire général de FENAREC. Il a précisé que le rapt s’est déroulé sur la route Kayes-Bamako. « Nous avons été informés de son enlèvement. Automatiquement, nous avons jugé nécessaire d’informer le plus tôt possible le directeur de l’académie, en même temps que le secrétaire général de la Synergie nationale des syndicats signataires du 15 ocotbre 2016, un collectif regroupant plusieurs syndicats de l’éducation », a-t-il expliqué. Et M. Maïga, de conclure « Pour le moment, nous prions pour lui, afin qu’il retourne sain et sauf parmi nous ».

Cet enlèvement est intervenu alors que la vidéo de deux agents de l’ORTM (télévision nationale), enlevés il y a quelques semaines, entre Sévaré et Douentza, fait le tour des réseaux sociaux. Dans la séquence, l’un des deux otages demande à l’ORTM de s’investir pour leur libérations. Il faut rappeler que le président du conseil régional de Ségou et son chauffeur, également kidnappés le 3 octobre dernier, sont aussi aux mains des hommes armés.

Des anciens prisonniers jihadistes reprennent du service

L’ex-chef de la police islamique du MUJAO à Gao en 2012, Aliou Mahamar Touré, aurait été aperçu dans une vidéo sur les réseaux sociaux la semaine dernière. Après plusieurs années de détention, il aurait repris du service dans un autre groupe armé. Comme lui, des combattants ont été souvent aperçus dans les rangs de groupes radicaux violents, après leur libération. Est-il possible de déradicaliser des combattants des groupes armés ?

Pour Dr Aly Tounkara, directeur du Centre d’études stratégiques et sécuritaires au Sahel, il est difficile qu’engagé dans un groupé radical violent puisse complètement abandonner l’action violente lorsque celle-ci est perpétrée au nom d’une idéologie réligieuse ou communautaire. Globalement, ce qui pourrait être fait, c’est plutôt de procéder au cas par cas , explique le chercheur « Dans certains cas, l’accompagnement psychologique et social est important, c’est-à-dire aider la personne déradicalisée à surmonter la colère, à surmonter le traumatisme subi, le sentiment d’injustice qu’il a dit et exprimé », souligne l’analyste. Aussi, ajoute-t-il « lorsque l’engagement religieux est important, il est important d’engager un dialogue substantiel parmi les acteurs qui vont être sollicités pour le désengagement ou pour l’abandon définitif de l’idéologie, qui vont aider à corriger les interprétations extrémistes ou la lecture falsifiée des textes sacrés ».