L’expulsion du Représentant de la CEDEAO diversement appréciée au Mali

L’expulsion du Représentant de la CEDEAO diversement appréciée au Mali

Le représentant de la CEDEAO au Mali déclaré « persona non grata » « au vu de ses agissements incompatibles avec son statut ». C’est le ministère des affaires étrangères qui l’a annoncé dans un communiqué ce lundi 25 octobre. Le document indique que le diplomate ouest-africain a 72 heures pour quitter le territoire malien. Toutefois, le gouvernement réitère sa disponibilité à maintenir le dialogue avec la CEDEAO. Cette expulsion va-t-elle détériorer les relations déjà tendues entre le Mali et l’organisation ouest-africaine ?

Dans une interview accordée à la télévision nationale, le ministre malien des affaires étrangères explique que le représentant de la CEDEAO Hamidou Bolly aurait entrepris des activités hostiles à la transition. « Des activités qu’il aurait engagé avec des groupes, des individus de la société civile comme du monde politique ou même du monde de la presse », précise Abdoulye Diop. Le chef de la diplomatie malienne affirme que des mises en garde ont été adressées à l’intéressé, mais aussi à sa hiérarchie. Ainsi dit-il, les autorités maliennes ont décidé de s’assumer en déclarant le diplomate ouest-africain « persona non grata » au Mali. Pas de réaction pour le moment de la CEDEAO à cette expulsion. Toutefois, il faut rappeler qu’elle intervient alors que les rapports entre le Mali et la communauté des états de l’Afrique de l’ouest sont tendus. L’organisation sous régionale exige des autorités maliennes le respect du délai de la transition fixé à 18 mois et la tenue des élections en février 2022. Alors que le gouvernement du Mali affirme que les élections ne sont pas prioritaires au regard du contexte sécuritaire. Une mission de la CEDEAO conduite par président ghanéen Nana Akufo Addo, président en exercice de l’organisation s’est rendue au Mali le 17 octobre dernier. Mais, rien n’avait filtré de cette visite.
À Bamako, certains soutiennent les autorités de la Transition dans cette prise de position. D’autres ne sont pas de cet avis. Pour eux, il fallait plutôt s’en prendre aux forces étrangères qui sont inefficaces sur le terrain, qu’a ce représentant de la CEDEAO.

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Cette expulsion va-t-elle avoir des conséquences sur les relations entre le Mali et la CEDEAO ? Le politologue Cheick Oumar Doumbia affirme que la décision n’est pas « très diplomatique », à quelques jours d’une nouvelle rencontre avec la CEDEAO. Selon lui, les autorités doivent laisser les voix discordantes s’exprimer, comme dans toute démocratie.

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