Menaka: la population marche pour le « retour rapide » de l’administration.
Marche à Ménaka

Menaka: la population marche pour le « retour rapide » de l’administration.

Le Gatia a pris lundi le contrôle de Ménaka jusqu’alors partiellement contrôlée par la CMA. La Coordination des mouvements de l’Azawad a dénoncé dans un communiqué « une rupture manifeste du cessez-le-feu par le gouvernement« . Suite à la prise de Ménaka par le Gatia, la population a marché ce matin pour demander le « retour rapide » de l’administration malienne dans la ville.

Cette opération intervient peu après l’accord donné par la Coordination des mouvements de l’Azawad à parapher l’accord pour la paix. Selon la rébellion et une source de la Minusma, le Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés Gatia est entré à Ménaka pour prendre le contrôle des positions des rebelles touareg du MNLA obligeant « les combattants à fuir« . D’après des témoignages sur place, « il n’y a pas eu de combat« . De leur côté, les Casques bleus de l’ONU occupent toujours leur camp à Ménaka. L’armée malienne est également cantonnée dans le sien. Le Gatia quant à lui a pris toutes les positions du MNLA. Le secrétaire général adjoint du Gatia, Haballa Ag Amzatal, a confirmé l’information, assurant que le groupe et ses alliés du MAA avaient été « provoqués par les forces du MNLA ». La CMA a en revanche dans un communiqué fait état de « combats et de souffrances supplémentaires pour les populations de Ménaka« . Elle accuse les groupes d’autodéfense d’avoir rompu le cessez-le-feu. La Minusma a déployé des hélicoptères sur le terrain pour évaluer la situation. Le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies a tenu à mettre en garde les parties prenantes sur les conséquences graves que leurs actions pourraient entraîner sur le processus de paix au Mali et les a exhorté à cesser immédiatement les hostilités à Ménaka.
Le Gouvernement a condamné cette reprise des hostilités et ce regain de violence au moment même où, dit-il avec la Communauté internationale et les parties prenantes, tous les efforts sont en train d’être déployés pour arriver à un accord de paix. Dans cet esprit, le Gouvernement rappelle à toutes les parties les engagements pris à travers l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 et la déclaration de cessation des hostilités signée le 24 juillet 2014 et reconduite le 19 février 2015.
Le ministère français des affaires étrangères a appelé l’ensemble des parties à la retenue et au respect du cessez-le feu. Toujours selon le ministère, il est important que les parties qui n’ont pas paraphé l’accord de paix le fassent de manière urgente en vue d’une signature dans les meilleurs délais.
Suite à la prise de Ménaka par le Gatia, la population a marché ce matin pour demander le « retour rapide » de l’administration malienne dans la ville. Les habitants ont également appelé l’armée à sortir de son camp pour prendre ses positions dans la zone. Selon le président de la commission d’organisation de la marche, aujourd’hui la communauté de Ménaka a retrouvé sa dignité grâce au Gatia.
Bouhaïna Mouhamoud Baby est joint au téléphone par Mouhamadou Touré.
 » Des femmes, des jeunes, des hommes, des notables de toute ethnies confondues ont réclamé le retour rapide, dans les 24 heures qui suivent, de l’administration malienne à Ménaka. La population de Ménaka a souffert de l’absence de l’autorité du Mali. Et aujourd’hui, cette population l’a manifesté. Il n’ y a pas une ethnie qui est restée dans sa maison. Et personne ne peut rester indifférent. Et nous profitons pour demander à la communauté internationale de laisser leur boutade. Ménaka n’est pas Azawad, Ménaka ne sera jamais Azawad. Ménaka est Mali et Ménaka restera Mali. Nous avons perdu un moment notre dignité. C’est la population de Ménaka qui a demandé au Gatia, vous êtes des enfants de Ménaka, nous souffrons venez-nous libérer. Ils sont venus hier. Et aujourd’hui grâce au Gatia, nous avons retrouvé cette liberté, nous avons retrouvé cette dignité. Dieu merci, tout le monde a le visage lumineux. Maintenant l’appel que nous lançons aux autorités maliennes, la politique lenteur du Mali, on n’a pas besoin de ça. Il faut que l’armée sorte du camp. Si l’armée ne sort pas dans les 48 heures qui suivent, nous, nous allons venir faire sortir l’armée du camp. Il faut que l’armée prenne ses positions « .