Elections au Mali : le gouvernement annonce le calendrier, l’observatoire des élections dénonce la méthode
Une électrice glissant le bulletin dans l'urne

Elections au Mali : le gouvernement annonce le calendrier, l’observatoire des élections dénonce la méthode

Le gouvernement a communiqué ce mardi 22 décembre 2020 le chronogramme provisoire des élections à venir. Celui-ci prévoit la tenue du référendum dans le deuxième trimestre de 2021. La présidentielle et les législatives sont prévues au premier trimestre 2022. Cette annonce a été précédée de la création de la Cellule d’appui au processus électoral de la transition. Pour la société civile et des partis politiques, il s’agit d’un organe de plus. Ceux-ci réclament d’ailleurs une structure unique pour l’organisation des élections au Mali. Au même moment, l’Observatoire des élections et de la bonne gouvernance souligne que le ministère ne doit plus être impliqué dans l’organisation des élections conformément aux recommandations du dialogue national inclusif.

Selon le communiqué du gouvernement, la Cellule d’appui au processus électoral de la transition a pour mission, la mobilisation de la société civile ainsi que les partenaires autour du processus. Déjà, la cellule fait l’objet de contestation. L’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (AJCAD) s’oppose à sa création et plaide pour un organe unique pour piloter le processus électoral.
« Si vous regardez un peu depuis 1997 jusqu’à à nos jours, toutes élections au Mali sont contestées. Les populations tout comme les acteurs impliqués dans le processus électoral, tous se plaignent par rapport au troisième tour qu’on joue au Mali après les élections. Il est indispensable que nous allions vers la création d’un organe unique qui prend en charge la totalité de l’organisation du processus électoral », soutient Adam Dicko, Directrice exécutive de l’AJCAD.

Pour les partis politiques, cette cellule d’appui au processus électoral « n’est qu’un organe de plus ». Le secrétaire général du Parti pour la renaissance nationale (Parena) précise d’ailleurs qu’elle est en déphasage total avec les recommandations du Dialogue national inclusif tenu en décembre 2019. C’est la cellule qui va être le patron des élections mais sous l’égide de l’administration territoriale contrairement à l’attente de toute la classe politique depuis des années », prévient le Secrétaire général du parti, Djiguiba Kéita. Il invite les autorités de la transition à respecter leurs engagements. « Vous avez pris des engagements pour la création d’un organe unique de gestion des élections, mais respectez ces engagements. C’est ce que nous avons dit au Président de la transition car c’est l’une des recommandations phares du dialogue national inclusif », a-t-il indiqué.

En attendant un consensus autour de la nouvelle cellule, le gouvernement de transition annonce la tenue du scrutin référendaire au 2e trimestre de 2021 et les élections présidentielle et législatives au premier trimestre de 2022.
L’observatoire pour les élections et la bonne gouvernance n’admet pas l’annonce du chronogramme électoral par le ministère de l’administration territoriale. Pour son Président Dr. Ibrahima Sangho, le ministère ne doit plus être impliqué dans l’organisation des élections conformément aux recommandations du dialogue national inclusif.
Dr. Ibrahima Sangho, Président de l’Observatoire des élections et de la bonne gouvernance :

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