IBK en France : les populations du nord demandent l’aménagement des routes et la valorisation du secteur agricole
IBK et Hollande

IBK en France : les populations du nord demandent l’aménagement des routes et la valorisation du secteur agricole

Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a exprimé sa frustration sur l’absence des autorités maliennes à Kidal lors de l’ouverture des écoles. Toutefois, le chef de l’état se dit  »confiant » et  »patient ». Selon lui  »l’accord de paix est gradué et le gouvernement le suivra sans précipitation ».

C’était lors d’une interview accordée à nos confrères de RFI à l’occasion de sa visite d’état en France. Ibrahim Boubacar Keïta au micro de Christophe Boisbouvier :
«J’ai dit à mes frères ; j’ai dit, moi, je vous fais confiance. Moi, je reçois à Bamako les uns et les autres régulièrement. Je ne peux admettre, ni comprendre qu’au terme de cet accord pour la paix et la réconciliation au Mali, il y a encore des difficultés à admettre que vos frères viennent à vous, ou alors quelque part, on n’est pas sincère. Il y a quelque chose qui ne marche pas. Pour autant, je ne voudrais rien brusquer. Nous avons vu ce qui s’est passé avec la visite du Premier ministre Mara. Je ne souhaite pas qu’une telle chose puisse se reproduire. Donc, on a un accord de paix qui est gradué, nous allons donc le suivre sans précipitation. Nous serons patients le temps qu’il faudra pour que les choses soient mises en place. Lundi vos ondes avaient annoncé que Kidal n’avait pas rouvert les classes parce qu’il y avait opposition à l’arrivée du ministre. Dans la même journée, c’est la même CMA d’ailleurs qui a dû démentir pour dire qu’il y a des réglages qui ont été faits, que les choses sont entrées dans l’ordre y compris celle de la visite ministérielle. Je veux bien le croire».

Selon les responsables de l’opposition, la visite d’état du président de la République en France a été une réussite politique. Toutefois, ils déplorent que le Parlement ne soit pas consulté par le gouvernement avant la présentation de son projet au sommet de l’OCDE. Pour eux, le passage du plan de développement pour émergence du Mali à l’Assemblée nationale était nécessaire.
Mody N’diaye est Président du groupe parlementaire « Vigilance Républicaine et Démocratique ». Il a été joint au téléphone par Ayouba Sow :
«Je crois que diplomatiquement parlant, c’est une bonne chose parce que ça montre l’excellence des relations entre les deux pays. Mais je crois également que l’objectif le plus important, c’était de participer à la réunion de l’OCDE au cours de laquelle réunion, avec les bailleurs de fonds, l’état malien devrait présenter ses différents projets dans le cadre de la mise en ?uvre de l’accord conclu pour la paix, mais au jour d’aujourd’hui, nous, nous n’avons pas d’informations par rapport à ce volet économique de cette mission. Si, il y a des projets du gouvernement, le gouvernement devrait obligatoirement, c’est même une obligation démocratique devait faire partager avec l’assemblée les projets émergents, mais le gouvernement ne l’a pas fait».

Les responsables de la société civile de Tombouctou se réjouissent de l’aide promise au Mali lors de la conférence de l’OCDE pour le développement des régions du nord. Ils précisent qu’aucun développement n’est possible sans l’aménagement des routes pour assurer le transport. Outre les routes, ils exhortent la mise en place d’un fonds d’investissement en faveur des secteurs de l’élevage, de l’agriculture et de la pêche.
Hamza Larabo Maïga est Président de la coordination régionale de la société civile de Tombouctou. Il a été joint au téléphone par Ayouba Sow :
«Nous en tant que citoyens lambdas à Tombouctou, quand le président de la République voyage, on souhaiterait participer. Parce qu’il y a des choses que nous, on maîtrise et que le président de la République ne maîtrise pas au niveau de la région. Pour le développement des régions du nord, c’est les routes. Si on fait la route Douentza Tombouctou, on fait la route Rharouss Tombouctou, on fait la route Gossi Rharouss, je pense que le reste suivra. Tant qu’il n’y a pas de route aujourd’hui, on ne peut pas parler de développement. Tombouctou est une zone agropastorale. Qu’on mette l’accent sur l’agriculture, les périmètres irrigués villageois. Je pense que si on investit beaucoup dans l’agriculture, parce qu’il y a suffisamment de terre à Tombouctou comme à Ségou, ça va permettre de nourrir la région de Tombouctou, la région de Mopti, la région Gao et la région de Kidal».