Tabaski : les réfugiés Maliens souhaitent célébrer la prochaine fête chez eux
Camp de réfugiés Maliens au Burkina Faso (Crédit AFP)

Tabaski : les réfugiés Maliens souhaitent célébrer la prochaine fête chez eux

La fête de Tabaski a été célébrée aujourd’hui sur toute l’étendue du territoire malien. A cette occasion, adressant ses vœux au peuple malien, le président de la République a mis l’accent sur la situation pluviométrique du pays et à espérer un bon rendement agricole pour lutter contre la faim. IBK a aussi exhorté le peuple malien à l’unité pour un avenir meilleur. De leur côté, les réfugiés Maliens demandent aux autorités « d’accélérer le processus de paix afin qu’ils puissent célébrer la prochaine fête chez eux ».

Ibrahim Boubacar Keita, chef de l’État est au micro d’Ibrahima H. Diallo

« L’« Aid el-adha » est un grand jour pour l’islam mais c’est en même temps un jour de miséricorde, un jour de fraternité, un jour de grande concorde que nous ne devons jamais oublier. C’est le jour également de l’humilité devant le seigneur. Je souhaite qu’elle soit pour nous, l’annonce d’une année heureuse. Nous sommes en hivernage, nous avons eu des pluies certaines bien heureuses, d’autres hélas ont fait des dégâts. Mais qu’au bout de tout cela, nous ayons des récoltes à hauteur de souhait pour que nos greniers se remplissent au bonheur de nos paysans qui travaillent si durement et que notre peuple ne soit plus hanté par le spectre de la faim en quelque endroit qu’il se trouve. C’est le vœu que je fais aujourd’hui au sortir de cette prière de l’ « Aid el-adha ». Enfin, beaucoup de bonheur pour les Maliens, beaucoup de santé, beaucoup de prospérité. Et ensemble unis, retrouvés, rassemblés de nouveau, ce peuple est promis au plus bel avenir ».

Les réfugiés Maliens ont célébré la fête de Tabaski dans leur pays d’accueil. Au Burkina, plus de 11000 réfugiés du camp de Mentao ont bénéficié d’une aide de 80 moutons de la part d’une agence islamique. En ce jour de fête, ces Maliens demandent aux autorités « d’accélérer le processus de paix afin qu’ils puissent célébrer la prochaine fête chez eux ».
Mohamed El Moctar est un des réfugiés du camp de Mentao. Il est joint au téléphone par Mouhamadou Touré :

« La fête se déroule comme d’habitude, on a fêté selon nos moyens. On n’a pas vu d’autres appuis à par une agence islamique qui doit être vers Ouaga qui nous a envoyé 80 moutons qui ont été partagés par les réfugiés ».
Vous n’avez pas reçu d’aide de la part des autorités maliennes ?
« Au niveau du camp de Mentao au nord c’est-à-dire à Dibo, on n’a pas vu ni entendu parler d’aide ».
Et en ce jour de fête, quel est votre plus grand souhait ?
« Moi mon plus grand souhait, comme je l’ai toujours dit, c’est de ne pas fêter la prochaine fête de Tabaski ici mais chez moi. Ce que je demande aux autorités, c’est d’accélérer le processus de paix et vraiment de créer un climat de sécurité dans nos régions pour qu’on puisse retourner en toute sérénité et en toute tranquillité. »

Selon les religieux, au-delà du symbole historique de ce jour, la fête de Tabaski est une occasion d’entraide, de pardon, et de fraternité pour les musulmans. Ils rappellent aussi « qu’immoler un bélier est une recommandation mais pas une obligation pour ceux qui n’ont pas le moyen de s’en procurer ».

Mahmoud Dicko, Président du Haut conseil islamique, est joint au téléphone par Ibrahima H. Diallo :
« Après avoir prié deux rakkats, on vient pour immoler la bête qu’on devrait égorger et ensuite saluer les parents, les voisins et bien manger. Ça doit être vraiment pour nous une fête de solidarité, une fête d’entraide, une fête où les démunis, les pauvres doivent se sentir vraiment bien, comme une journée de bienfaisance entre nous. On demande à ceux qui égorgent de partager leurs moutons ou en tout cas leur viande avec d’autres personnes qui n’ont pas eu la chance d’avoir les moyens d’égorger un mouton. Mais il n’est pas bon vraiment d’aller faire du n’importe quoi pourvu qu’on puisse égorger, ce n’est pas recommandé ».