Elections locales: menace de front commun majorité-opposition contre le 25 octobre
Une femme, mettant son bulletin dans l'urne

Elections locales: menace de front commun majorité-opposition contre le 25 octobre

Plus les échéances se rapprochent plus la question du maintien des élections le 25 octobre suscite interrogations et réserves. Certains responsables politiques de la majorité et de l’opposition envisagent de créer un front commun.

Pourtant face à ces doutes et ces mises en cause du calendrier, Abdoulaye Idrissa Maïga le ministre de l’Administration territoriale tient bon et affirme contre vents et marées que le scrutin aura bien lieu.
Abdoulaye Idrissa Maïga balaye les arguments des responsables politiques qui appellent à un nouveau report, en rappelant que  » les compétiteurs des élections ne peuvent pas définir les règles ». Les mandats des élus locaux ont expiré le 26 avril 2014. Le dépôt des candidatures était fixé au 10 septembre, le début de la campagne le 9 octobre. Au ministère on a confirmé aujourd’hui que l’enregistrement des candidatures est clos et qu’il y a des candidats même à Kidal. Pour autant l’administration refuse de donner le décompte global et définitif des listes.

Les opposants à la tenue des élections fin octobre continuent à mettre en avant la sécurité, le retour des réfugiés et l’application des dispositions de l’accord de paix. La CMA a même déclaré interdire « toutes mobilisation, sensibilisation ou campagne concernant les élections municipales sur toute l’étendue du territoire de l’Azawad». Les élus du nord et notamment ceux de Gao, Kidal et Tombouctou qu’ils appartiennent à la majorité et à l’opposition s’interrogent donc sur les conditions de l’acheminement du matériel électoral avec les coupeurs de route et les pistes minées. A cela s’ajoute la question de la présence de l’administration sur l’ensemble du territoire. Dans le nord cette présence n’est pas garantie à Kidal. Une situation qui risque selon les opposants au 25 octobre de mettre en cause la validation des résultats et leur acceptation.

Un jour après la clôture des candidatures aux élections locales l’opposition affirme qu’elle a évité  »la politique de la chaise vide » en déposant ses listes. Selon les responsables de l’URD, l’opposition continue à penser que  »les moyens sécuritaires et institutionnels ne sont pas réunis pour assurer la tenue des élections à date indiquée par le gouvernement ». Maitre Demba Traoré Secrétaire à la Communication de l’URD est joint au téléphone par Arkia Touré.
« Par rapport à la tenue de ces élections régionales et communales, l’URD avait émis un certain nombre de questions lors de la rencontre des partis politiques avec le ministre de l’administration territoriale. L’insécurité a atteint un seuil aujourd’hui très dangereux, ce qui fait que d’ailleurs beaucoup de gens doutent de l’organisation des élections. Nous avons déposé nos listes de candidatures à Bamako et partout où c’est possible. L’URD a exclu la politique de la chaise vide. Nous nous alertons, le gouvernement nous a répondus, pour dire qu’il peut bel et bien tenir les élections et que d’ici la date indiquée, la situation sécuritaire du pays sera améliorée, les réfugiés seront de retour et il n’y aura plus d’insécurité.
Et si toutes ces mesures ne sont pas effectives ?
« Si toutes ces mesures ne sont pas effectives, l’URD avisera au moment opportun.»

La situation sécuritaire est précaire dans le pays surtout dans le nord. Selon le président du conseil régional de la société civile de Tombouctou, tenir des élections dans ces conditions sera difficile. Mais pour lui, l’état a dû faire une analyse de la situation permettant d’arrêter la date qu’il a retenue pour organiser les élections. Hamza Maïga est le président du conseil régional de la société civile de Tombouctou. Il est joint au téléphone par Assetou Kanté

« L’Etat a pris une décision. Je pense qu’ils ont analysé objectivement la situation pour arrêter la date des élections sur l’ensemble du territoire du Mali. Mais ça va être un peu difficile pour les gens d’organiser les élections à cette date. Quand on voit la situation sécuritaire, tu prends seulement la région de Tombouctou, il y a certaine commune à moins qu’on fasse déplacer ces communes où on ne pourra pas tenir correctement les élections. Donc je pense que vraiment si on ne veut pas aller à des situations très compliquées encore pour le pays, pour moi les élections, en tout cas dans les régions nord, ça va être très compliqué pour les organiser. Je ne dirai pas que c’est impossible, mais c’est très difficile pour les organiser« .