Réunion d’Alger : le cessez-le-feu et l’application de l’accord au menu des discussions
Des délégations à Alger lors des pourparlers inter Maliens (archives)

Réunion d’Alger : le cessez-le-feu et l’application de l’accord au menu des discussions

Après plusieurs reports, la réunion d’Alger devrait commencer aujourd’hui dans la capitale algérienne. Les délégations de la CMA, de la CPA signataire de l’accord et de la plate forme sont déjà sur place. La seule inconnue pour l’instant est la participation du Gouvernement à ces discussions.

Une première réunion entre la médiation et la CMA devrait se tenir aujourd’hui. Selon un membre de la CMA, elle aura pour but d’ « établir un programme et de définir les points de discussions ». Les débats proprement dits devraient débuter demain, explique notre interlocuteur.

« La cessation des hostilités et l’application de l’accord sur le terrain seront vraisemblablement les principaux sujets à débattre », indique-t-on du côté de la plate forme dont une délégation devrait rallier la capitale algérienne cet après midi. Selon la branche signataire de la CPA déjà présente à Alger, « ces discussions ne seront pas une renégociation du texte déjà paraphé et signé ». « Je pense que la médiation veut à travers cette réunion, trouver les moyens pour la mise en œuvre de l’accord », explique Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune de la CPA.

Selon un membre de la Coordination des mouvements armés, des rencontres directes avec le Gouvernement pourraient être envisagées à l’issue de cette rencontre. « Le Gouvernement du Mali s’était déjà engagé à rencontrer la Coordination une fois que celle-ci paraphera l’accord. Donc ce n’est pas une nouveauté », a-t-il rappelé. Bamako n’a pas encore confirmé sa participation à ces « discussions directes ».
Près de deux semaines après la signature de l’accord de paix et de réconciliation entre le Gouvernement du Mali et certains groupes armés du Nord, la situation reste fragile sur le terrain. Des affrontements sont régulièrement signalés entre les forces armées du Mali, la CMA et la plate forme.

Certains analystes sont catégoriques sur l’utilité de cette rencontre. Selon eux, « ces discussions n’apporteront rien de nouveau au processus et ne feront que perdre du temps ». Pour certains observateurs, « le Gouvernement ne devrait pas participer à ces réunions ».
Pr. Abdoulaye Niang, directeur du Centre de recherche et d’études stratégiques « SENE ». Il est joint par sékou Gadjigo.
« En réalité, il est regrettable que la médiation ne soit pas ferme sur sa propre décision. C’est une décision souveraine que la médiation avait prise, qui disait qu’il n’y avait plus de négociations. Ce que la médiation devait faire aujourd’hui, c’est de passer à la phase de mise en œuvre. Mais il y a une période d’intermède à cela qui est de prendre les 11 pages du gouvernement, prendre les idées avancées par la CMA, surtout sur le partage de la production minière et toute autre idée principale de la Plate-forme. Et les remettre à un groupe de chercheurs qui vont emmener des instruments d’analyse, des instruments de négociations pour pouvoir aller vers la préparation de la mise en œuvre. On perd du temps et entre temps les gens sont en train de mourir. Moi, à la place du gouvernement, je ne participerai pas à cette rencontre parce qu’on a déjà paraphé et signé ».