Recrudescence de la violence dans le nord du Mali
Des hommes armés dans le nord du Mali

Recrudescence de la violence dans le nord du Mali

Regain de tension dans le nord du pays. Cette poussée de violence intervient à quelques jours maintenant de la reprise des négociations à Alger. Selon des sources convergentes au moins une personne a été tuée hier au cours d’affrontements entre des groupes touareg rivaux.

Entre une et cinq personnes auraient été tuées à Bamba, à 245 km au nord de Gao, selon les bilans donnés par différents groupes armés.
Un observateur de la Minusma fait état d’« au moins trois personnes ayant trouvé la mort près de Bamba lors d’un violent accrochage entre les combattants du Gatia et un groupe armé proche du MNLA ». Un membre du Gatia, Mohamed Ould Taya, a indiqué à l’Agence France Presse que son groupe a été attaqué par un groupe « à la solde du MNLA et d’une aile du MAA ». Selon lui cinq des assaillants ont été tués et trois ont été faits prisonniers ». De son côté Ahmed Ould Méthy, un membre d’une autre aile du MAA, proche du MNLA a affirmé que ce sont des éléments du Gatia et d’une aile du MAA qui ont attaqué. Ce dernier a reconnu que son mouvement a perdu un homme et est sans nouvelle d’un autre. Des affrontements ayant opposé le MNLA au Gatia mi-octobre dans la localité de N’Tilit à environ 130 km au sud de Gao avaient fait au moins sept morts, selon des sources concordantes.

Par ailleurs le camp de Tessalit occupé par les Casques Bleus, la force Barkhane et l’armée malienne a été bombardé hier par des tirs de roquettes et d’obus de mortier sans faire de victime selon la  Minusma. L’attaque a été revendiquée auprès de l’AFP par Ansar Dine.

Pour le professeur de droit Mamadou Samaké, ces affrontements s’expliquent par la volonté de chaque groupe armé de renforcer ses positions à l’approche des pourparlers qui reprennent en Janvier.
Il est joint par Sékou Gadjigo.

« Il faut reconnaître qu’il n’ y a pas une homogénéité entre les groupes armés. Il y a des groupes armés qui sont pour l’unité nationale alors qu’il y a des groupes armés qui sont dans la volonté sécessionniste. Donc ces affrontements peuvent s’expliquer d’une part par le fait que ceux-là qui sont pour l’unité nationale veulent renforcer leurs positions en prélude à la quatrième phase des négociations qui vont commencer en janvier à Alger. Par ailleurs les séparatistes aussi veulent renforcer leurs positions. Donc l’approche des négociations peut expliquer cette recrudescence de la violence. Je ne pense pas que ces attaques puissent précipiter un accord. Ce qui est certain, il y a des pressions non seulement de la France et de la communauté internationale à vite arriver à un accord parce que les populations sont fatiguées. Mais puisqu’il s’agit de questions très sensibles, je crois qu’il est important aussi que le gouvernement prenne en compte les préoccupations de l’ensemble des forces vives de la nation y compris les forces politiques.
En ce qui concerne l’attaque du camp de la Minusma revendiquée par Ansar dine, c’est une manière de dire que ce mouvement terroriste n’a pas été éradiqué et qu’il est encore là ».