Cinq Casques bleus tchadiens tués dans une embuscade à Kidal
Un casque bleu de la Minusma (Crédit AFP)

Cinq Casques bleus tchadiens tués dans une embuscade à Kidal

Cinq Casques bleus tchadiens ont été tués ce mercredi et trois autres ont été grièvement blessés selon la Minusma lors d’une embuscade dans la région de Kidal. Les faits se sont déroulés en fin d’après-midi. Cette attaque intervient alors que le Front de Libération du Macina annonce son ralliement au groupe jihadiste Ançardine d’Iyad Ag Agaly.

Selon la Mission des Nations Unies au Mali les Casques bleu ont été victimes d’une embuscade au nord d’Aguelhok, dans la région de Kidal. L’attaque s’est déroulée alors que les soldats de la paix escortaient un convoi logistique. Après avoir heurté un engin explosif, le convoi a été la cible de tirs.
Toujours selon la Minusma les soldats du contingent tchadien ont perdu la vie lors des échanges avec un nombre indéterminé d’assaillants. Suite à l’attaque, trois suspects ont été capturés et devaient être remis aux autorités compétentes.
Depuis le début de l’année, une douzaine d’attaques contre les Nations Unies a été recensée dans la région de Kidal qui a coûté la vie à au moins 12 personnel des Nations Unies, y compris les victimes de l’attaque d’aujourd’hui.
Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a condamné cette attaque visant une fois de plus les Casques bleus au Mali. Il demande que « les auteurs de ce crime odieux soient rapidement traduits en justice et rappelle que les attaques contre des casques bleus des Nations Unies constituent un crime de guerre selon le droit international« .

Au même moment le Front de Libération du Macina a annoncé son affiliation au groupe terroriste Ansar Dine, d’Iyad Ag Ghali. Le FLM a confirmé cette information dans une vidéo qu’elle vient de publier. Dans son message, le groupe jihadiste menace aussi la France et ses alliés qui sont au Mali.
Katiba du Macina d’Ansar Dine, c’est le nouveau nom du Front de Libération du Macina. Le groupe jihadiste vient d’annoncer son affiliation à Ansar Dine du leader jihadiste Iyad AG Ghaly, un groupe lié à Al-Quaïda au Mahgreb Islamique. Dans une vidéo, le FLM se présente maintenant comme l’une des brigades d’Ansar Dine pour le Sud.
Fondé et dirigé par le prédicateur peulh Amadou Koufa originaire de la région de Mopti, le Front de Libération du Macina est composé essentiellement de ressortissants de cette zone. Dans la vidéo, une vingtaine de combattants noirs armés annoncent la nouvelle en peulh et en arabe.
Les combattants de la brigade annoncent aussi vouloir chasser les étrangers du Mali en combattant la France, les États-Unis et tous ceux, selon eux, qui ont envahi le pays.
La nouvelle branche d’Ansar Dine mène des attaques depuis 2015 dans la région de Mopti au sud du Mali, et dans le nord de la Côte d’Ivoire.

Toujours en relation avec le terrorisme , Moussa Ag Sidi Mohamed a été acquitté hier par la cour d’assises. Accusé de détention d’armes de guerre et de terrorisme, il a été déclaré non coupable. L’avocat de la défense a soutenu que « détenir une arme dans une zone en proie à des jihadistes où l’Etat malien est absent n’est pas un crime ». Son dossier avait été renvoyé la semaine dernière pour irrégularité dans la composition de la Cour.

A la frontière Burkinabée aussi, deux policiers ont été blessés, dont un grièvement dans la nuit de mardi à mercredi lors de l’attaque par des individus armés du commissariat de Koutoukou au Burkina Faso, près de la frontalière du Mali. Selon les autorités burkinabés, « les armes utilisées et le mode opératoire laissent fortement présager qu’il s’agit d’une attaque terroriste ». Par ailleurs après leur forfait, les populations ont indiqué que trois hommes armés ont pris la direction de la frontière malienne.

C’est dans ce contexte que vient d’être créé le réseau mondial contre le radicalisme religieux. Des leaders religieux s’engagent pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme religieux. Le siège du réseau sera basé à Bamako et dirigé par un Gambien. L’organisation regroupe des leaders religieux de plusieurs pays africains. Certains observateurs ont salué cette initiative. Mais selon eux, elle est insuffisante, car le problème est plus profond.