la jeunesse réclame ses 200 000 emplois à IBK
Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta

la jeunesse réclame ses 200 000 emplois à IBK

Depuis deux jours des jeunes se mobilisent pour réclamer au président de la République les 200 000 emplois qu’il leur avait promis lors de la campagne présidentielle de 2013. C’est dans ce cadre qu’un forum de réflexion de deux jours sur la recherche de voies et moyens pour l’emploi des jeunes a été lancé hier. Cette initiative de la société civile en partenariat avec l’APEJ, réunit 210 jeunes du Mali et de l’extérieur, qui vont échanger afin de trouver des pistes de solution à la problématique de l’emploi des jeunes au Mali.

Macky Bah président de la commission d’organisation du forum est au micro de Hawa Berthé :
« Chaque jeune se plaint aujourd’hui. Chaque couche se plaint. Tous les problèmes auxquels font face notre pays, toutes ces crises sont dues au manque d’emploi pour les jeunes. Il y a d’autres qui viennent faire des séminaires et ateliers de réflexion un peu partout au nom des jeunes. Nous avons dit que ça suffit. Les jeunes, eux-même vont s’asseoir, discuter entre eux pour trouver des pistes de solution et faire des propositions concrètes au président de la République. Il y a des visions des vieux, des autorités politiques, des organisations internationales. Mais cette fois, ce sont les jeunes, eux-même qui vont formuler leurs recommandations, leurs doléances pour les donner au président de la République. C’est à nous la jeunesse de faire nos réflexions avec notre capacité intellectuelle; de faire nos propositions pour appuyer le président ».

Selon les responsables de l’agence pour la promotion de l’emploi des jeunes APEJ, la problématique de l’emploi est un phénomène universel et non national. Ils annoncent qu’au Mali chaque année près de 200 000 jeunes arrivent sur le marché de l’emploi, parmi eux, 20 000 passent par l’APEJ, qui déplore malheureusement l’inadéquation de la formation des jeunes au besoin du marché. Toutefois, ils estiment que les autorités maliennes consentent d’énormes efforts pour l’employabilité des jeunes, d’où la création du FAFPA, de l’ANPE et de l’APEJ.

Abdoul Kader Sylla est chef du département prospection, promotion et évaluation à l’APEJ. Il est au micro de Ayouba Sow :
« Je précise que la mission de l’APEJ n’est pas de créer des emplois; c’est de faire la promotion de l’emploi. Donc nous, nous concourrons à cela à travers des stages que nous octroyons aux jeunes, des formations qualifiantes, des formations d’apprentissages mais également la reconversion et le financement des projets. Ce que je reproche à la jeunesse, c’est souvent le manque de créativité, d’inventivité, et d’initiative ».
Selon les statistiques que vous avez faites au niveau de l’APEJ, chaque année combien de jeunes arrivent sur le marché de l’emploi ?
« C’est 200 mille jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi. Nous n’accueillons pas moins de 20 mille jeunes par an, qui tapent à notre porte pour demander soit des stages, soit qui ont besoin d’être informés, d’être orientés ou besoin de financements. Ils ont besoin de formations par apprentissage ou de formations par reconversion ».
Parmi ces jeunes combien trouvent satisfaction au niveau de l’APEJ?
« Beaucoup, beaucoup » !
Qu’est-ce qui rend difficile l’employabilité des jeunes ?
« Ce qui le rend difficile, c’est l’inadéquation formation-emploi. C’est également le manque de qualification des jeunes. C’est la faiblesse de la culture d’entreprise ».

Selon les autorités en charge de l’emploi, 121 mille sur 200 mille emplois ont été créés depuis l’élection d’IBK à la présidence, soit 60,58%. Le ministre de l’emploi Mahamane Baby promet que les propositions faites par les jeunes seront soumises au président de la République et au gouvernement afin de mettre la problématique de l’emploi au cœur des priorités de développement du pays.

Mahamane Baby, ministre de l’emploi, de la formation professionnelle et et de la construction citoyenne est au micro de Hawa Berthé :
« Il y a des difficultés économiques qui font qu’aujourd’hui nos forces vives et en particulier les jeunes doivent être au cœur des priorités. L’organisation de ce forum par la société civile est quelque chose de très importante. Je pense que ça accompagne les idées du président de la République pour sa jeunesse, pour le financement de l’emploi des jeunes. On sait très précisément qu’il a promis 200 000 emplois. Mais très souvent les gens ne savent pas qu’il a aussi promis de mobiliser 250 milliards de nos francs pour appuyer l’emploi des jeunes. Donc, nous sommes très contents d’être là et d’écouter ce que les autres ont à nous dire. Pour une fois, nous ne parlons pas. Nous écoutons et nous allons prendre les propositions concrètes qui vont sortir de ce forum pour les partager avec l’état, avec l’ensemble des membres du gouvernement, pour que nous puissions voir comment enfin les jeunes vont être au cœur des priorités de développement de ce pays ».