Violences dans le Nord : « inquiétude » de la communauté internationale
Un véhicule de l'armée malienne au Nord

Violences dans le Nord : « inquiétude » de la communauté internationale

La persistance des combats dans le nord du pays inquiète la communauté internationale. Hier, la France a condamné l’attaque commise le 18 mai dans la région de Tombouctou, et appelé au cessez le feu. Hier toujours, la Minusma a déploré la résurgence de la violence dans plusieurs localités des régions du Nord. Elle relève à cet égard des manifestations à Kidal depuis quelques jours et appelle les organisateurs à assurer leur déroulement pacifique.

En réponse à cette situation dans le nord, la MINUSMA dit avoir intensifié son action ainsi que ses contacts avec toutes les parties prenantes pour parvenir à restaurer le calme et faire avancer le processus de paix.

A cet égard, le Représentant spécial du Secrétaire général, Mongi Hamdi, a présenté une feuille de route aux parties. Celle-ci prévoit une cessation des hostilités sur le territoire du Mali qui comprend des arrangements sur Ménaka, selon lesquels la Plate-forme se retire, et la Minusma prend temporairement en charge la sécurisation de la ville et de sa population. Une rencontre devra se tenir pour sceller un accord à ce sujet, cela, après une réunion du Comité Technique Mixte de Sécurité. Ensuite les Nations Unies proposent d’organiser des discussions entre le Gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l’Azawad après la conclusion de l’accord de cessez-le-feu au sujet des modalités de mise en œuvre de l’Accord de Paix et de Réconciliation Nationale, et cela pour clarifier les observations respectives des parties au sujet de cet Accord.

La plate forme des groupes armés se déclare surprise par la demande de la Minusma de quitter Ménaka. Ses responsables disent qu’ils partiront de la ville à condition que ce soient les forces de sécurité maliennes qui contrôlent la ville conformément à l’application de l’accord du 15 Mai 2015.

Fahad Ag Almahamoud secrétaire général du Gatia : « cette demande qui nous a toujours été verbalement formulée, nous surprend. En violation de l’accord de Ouaga, les mouvements de la coordination occupaient Kidal et d’autres localités, la Minusma ou la communauté internationale ne leur a pas demandé de retourner dans les positions post 17 mai 2014. Après le cessez-le-feu du 23 mai 2014, la Minusma n’a jamais demandé à la CMA de quitter les positions qu’elle occupait. Si nous devons quitter la ville de Ménaka, il faut que cela se fasse conformément à l’application de l’accord du 15 mai, qui dit que le contrôle du territoire sera confié aux forces en présence au moment de la signature de l’accord. Alors, au moment de la signature de cet accord nous étions à Ménaka. Si nous devons quitter Ménaka ce sera dans le sens du retour progressif des forces armées et de sécurité du Mali. Nous sommes des Maliens, nous nous sentons en sécurité en présence de l’armée malienne ».

Dans un communiqué la Minusma « dément de la façon la plus formelle et la plus catégorique avoir posé un ultimatum à la Plate-forme dans le cadre de la situation de Ménaka . Le Chef de la mission, précise le communiqué, « poursuit et recherche, aux côtés de la Médiation internationale, les meilleures voies possibles pour ramener le calme dans le Nord du Mali, en vue de finaliser le processus d’une signature de paix totale et inclusive ».

Une rencontre de la Coordination des Mouvements de l’Azawad est prévue dans les prochains jours à Ouaga. Selon l’un de ses responsables, cette rencontre va se tenir « dans la perspective des prochaines discussions avec le gouvernement malien prévue le 25 mai prochain ». Cette date a été proposée par la Minusma. Le gouvernement du Mali n’a pas, pour le moment, confirmé sa participation à cette rencontre.