Accrochage avec l’armée  à Boulkessi :  trois morts parmi les assaillants
L'armée malienne au Nord

Accrochage avec l’armée à Boulkessi : trois morts parmi les assaillants

Trois « bandits armés » tués dans un accrochage hier avec l’armée près du Burkina Faso, selon le ministère de la défense. Les combats n’ont fait aucune victime du côté de l’armée malienne qui ne déplore que deux blessés légers. Cet accrochage, expliquent les spécialistes, marque le début de l’opération de sécurisation de cette zone, où les populations civiles étaient régulièrement persécutées.

L’accrochage s’est déroulé dans une localité à la lisière du nord du pays, près de la frontière avec le Burkina Faso. L’un des responsables militaires du ministère de la défense a parlé d’une « provocation par des bandits armés à Boulkessi, Au cours des combats, trois bandits armés ont été tués, plusieurs autres ont été blessés ».

Du côté des forces armées maliennes, « deux véhicules ont été légèrement endommagés » et deux militaires qui étaient à bord, « ont été très légèrement blessés ». Une source sécuritaire au sein de la Minusma a, de son côté, fait état d’un « très violent accrochage » survenu mercredi dans la même zone, « à un peu plus de 200 km de Douentza » au nord-est de Mopti. Selon cette source Les combats, qui se sont arrêtés hier en fin d’après-midi, ont opposé « l’armée malienne et une bande de criminels armés qui sèment la terreur sur les populations civiles d’une partie du nord du Mali ». L’armée était intervenue dans la même zone il y a deux mois, a indiqué une source militaire malienne, sans plus de détails.

Pour certains observateurs, cet accrochage entre l’armée et les bandits était prévisible. En effet cette localité était devenue « une zone de non droit et de persécution sur les populations civiles ». L’accrochage de mercredi dernier est donc le début d’une opération de sécurisation de la zone par l’armée malienne.

Ousmane Cornio est spécialiste des questions de sécurité et de gestion des conflits. Il a été joint par Issa Fakaba Sissoko : « A côté du terrorisme il y a aussi le banditisme, c’est à dire des gens qui vivaient d’activités lucratives et qui n’arrivent plus à les mener à cause de l’insécurité. Ils sont donc retranchés et se disent MNLA ou HCUA, mais en fait ce sont des bandits. Ils ont donc besoin de s’approvisionner. Ils attaquent les marchés, les véhicules, ils s’emprennent aux populations civiles. Je crois que cet affrontement a duré sans avoir lieu, parce que la localité dont nous parlons est une zone presque de non droit entre le Mali et le Burkina Faso. Dans la zone Boni, certains réfugiés maliens (en tout cas ceux du Burkina), traversent de temps en temps la frontière pour entreprendre des actions de banditisme sur les populations civiles, qui se sont plusieurs fois plaintes. Je pense que c’est maintenant que les autorités maliennes ont décidé de prendre des dispositions pour sécuriser la zone. C’est la manifestation de cette sécurisation qui fait qu’il y a aujourd’hui cet affrontement entre les groupes armés et les forces armées maliennes ».