L’ONU a annoncé ce lundi 16 juin 2025 une réduction majeure de l’aide humanitaire en 2025, suite aux fortes coupes des principaux donateurs, dont les États-Unis. Une décision qui aggrave la situation de millions de personnes. Au Mali, seuls 65 millions des 771 millions de dollars nécessaires, pour soutenir 4,7 millions de personnes vulnérables, ont été réunis.

Selon l’agence onusienne chargée de l’action humanitaire, l’ONU n’a réussi à récolter que 5,6 milliards de dollars sur les 44 milliards initialement réclamés. Soit 13 % du total des besoins mondiaux, alors que l’on est déjà à la moitié de l’année et que les crises humanitaires se sont multipliées.

Le Mali est l’un des pays qui pourraient être fortement touchés par ce déficit de financement. Six mois après le lancement du plan de réponse humanitaire 2025, le constat est inquiétant. Plus de 700 milliards manquent au financement. Aussi, les agences comme le PAM, l’UNICEF ou le HCR doivent réduire ou suspendre leurs programmes dans certaines régions telles que Mopti, Ségou, Tombouctou, Gao et Ménaka.

Près de 2 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère n’auront pas accès à l’assistance prévue au Mali cette année. Les distributions alimentaires sont déjà interrompues dans certaines zones rurales.

Rappelons qu’en 2024, le taux de financement du plan humanitaire n’avait pas dépassé 39 %.

« Manque de moyens suffisants pour assister des déplacés»

Cette réduction drastique de l’aide humanitaire mondiale est annoncée alors que les déplacements massifs continuent dans certaines régions du Mali. C’est le cas à San où la ville continue d’enregistrer des centaines de ménages fuyant l’insécurité dans la région. Le service du développement se mobilise aux côtés de ses déplacés. Mais la structure manque de moyens suffisants pour assister ces personnes, selon ses responsables.

Alassane Koné, chargé du programme solidarité et action humanitaire au service du développement social de San :