Dans certaines zones du Nord, un léger retard est constaté dans le démarrage des travaux champêtres. Les services météorologiques alertent aussi sur la quantité de pluie attendue cette année qui pourrait causer une inondation dans certaines parties du pays.
Après une longue attente, les premières pluies sont enfin tombées dans plusieurs localités du pays. Elles marquent le lancement effectif de la campagne agricole 2025. Ces précipitations sont accueillies avec soulagement par les producteurs. Elles ouvrent la voie aux premières semences et ravivent l’espoir d’une bonne saison. De Sikasso à Koutiala, de Mopti à Diré dans la région de Tombouctou, les paysans interrogés affirment avoir déjà repris les travaux champêtres.
« Je pense que l’hivernage est venu au bon moment. Nous sommes déjà au travail, même si nous avons un problème d’engrais », affirme cet agriculteur de Koutiala.
« On peut dire que l’hivernage se passe bien. On est en train de cultiver le maïs », se réjouit cet autre producteur de Sikasso.
« Chaque année, c’est à cette période que l’hivernage commence. Nous avons déjà semé et traité les plantes avec des herbicides »,soutient ce paysan de Mopti.
« Les pluies sont venues à temps. Nous avons lancé la pépinière de nos semences, que nous repiquerons plus tard », explique un paysan à Diré au Nord.
Risque élevé d’inondations dans certaines localités
Si les pluies sont bien réparties dans certaines zones, elles restent encore sporadiques ailleurs. Dans le nord du pays, notamment dans la région de Gao, la campagne agricole accuse un retard. Selon Aliou Dicko, directeur régional de l’Agriculture à Gao, plusieurs facteurs expliquent cette situation.
Ces difficiles conditions sont liées à l’installation tardive de l’hivernage, au manque d’intrants agricoles sur toutes les semences, aux conditions socio-sécuritaires qui entravent le déplacement de producteurs et au partage d’intrants à l’intérieur de la région et entre la région et les autres parties du Mali.
Le chef du service de prévisions météorologiques, Bakari Mangané, alerte sur un risque d’inondations. Selon lui, des précautions doivent être prises dès maintenant pour protéger les cultures et préserver les efforts des producteurs.
« Les risques d’inondations restent élevés durant cette période-là. La quantité d’eau prévue risque de mettre les champs en péril », prévient le prévisionniste qui « invite la population à une très grande vigilance ».
Entre optimisme et vigilance, les acteurs du monde rural espèrent une campagne agricole réussie. Mais les défis restent nombreux : conditions climatiques incertaines, accès difficile aux intrants et pluies inégalement réparties.
