Forum de la diaspora: les obstacles à l’investissement au Mali passés au crible
Première édition du forum international de la diaspora à Bamako, le 17 juillet 2025 📷 Studio Tamani

Forum de la diaspora: les obstacles à l’investissement au Mali passés au crible

Le Forum international de la diaspora se poursuit à Bamako. Lors du deuxième jour, les échanges ont porté sur l’accès à l’information, la lourdeur administrative, mais aussi le déficit d’infrastructures routières et énergétiques. Les Maliens de l’extérieur estiment que les conditions d’investissement restent peu favorables.

Yara Hadji est un expatrié malien vivant au Congo-Brazzaville depuis plusieurs années. Pour ce patron d’entreprise, les conditions au Mali ne sont pas propices pour faire des investissements viables.

« Le gouvernement doit réunir les conditions d’infrastructures énergétiques pour nous permettre de venir investir. Mais vous ne pouvez pas nous demander de venir investir à risque », martèle-t-il. « quand on fait des études, on voit que le Mali n’est pas un pays à investir. Les conditions ne sont pas réunies », regrette M. Hadji qui salue tout de même l’idée de ce forum « L‘initiative que le gouvernement a prise est une belle initiative. Mais s’il veut atteindre son objectif, ce n’est pas les administrateurs là qu’il a mis devant. C’est nous qui sommes de la diaspora qui sommes la solution. C’est à nous d’apporter la réponse ». Et l’expatrié malien de conclure. « C’est nous qui savons où il faut investir. On a déjà une expérience. Eux, ils font de la théorie ».

« Il faut du concret »

Fatoumata Cissé-Keiner est également cheffe d’une entreprise qui propose des services d’hygiène et des solutions de désinfection durables dans des structures hospitalières au Mali. Cette expatriée malienne installée en Suisse, estime qu’il faut du « concret » pour attirer les investisseurs.

« Bien sûr, le Mali n’est pas totalement inconnu pour nous, mais dans les pays où on réside actuellement, on maîtrise mieux le système de ces pays qu’au Mali », explique-t-elle. Et la cheffe d’entreprise de poursuivre « Il nous faut du concret pour que la diaspora revienne avec force, pas seulement la diaspora, parce qu’on est capable de venir avec les investisseurs étrangers qui viennent pour la cause de notre pays, parce qu’ils nous font confiance, parce qu’ils adhèrent à l’idée qu’on veut aller de l’avant ».

Ce forum, premier du genre qui a débuté hier à Bamako, s’achève ce samedi 19 juillet 2025. Les participants espèrent que ces trois jours de débats permettront de lever les obstacles à l’investissement au Mali.