Hausse inquiétante du maricide
Une animation réalisée par samuel turpin dans le cadre du projet « Droits des femmes » de Studio Tamani en partenariat avec l’IMRAP avec un financement de l’Union européenne

Hausse inquiétante du maricide

Le maricide, ce geste extrême où une femme tue son mari, semble en hausse dans notre société. À Kolondièba, une femme a récemment tué son époux avec un pilon. Samedi dernier, à Nioro, un autre drame : une épouse aurait fracassé le crâne de son mari avec un pilon et une hache, après qu’il a pris une seconde femme, selon des témoins. La gendarmerie a ouvert une enquête.

Les féminicides étaient jusqu’ici les plus fréquents dans les couples. Mais depuis quelque temps les violences faites aux hommes, notamment les matricides, sont de plus en plus signalées dans le pays. Pour les organisations de défense des droits des femmes, toute forme de violences est à condamner fermement.

« Lorsqu’on entend qu’une femme a ôté la vie à son mari, à son conjoint, dans un contexte de violence, c’est un choc pour toute la société », selon Dicko Aminata Dicko, présidente de Solidaris 223. « On prend contact avec les proches ou la communauté pour comprendre les dynamiques en jeu », renchérit Mme Dicko. « On plaide pour une enquête équitable, respectueuse des droits de toutes les parties », précise la présidente de Solidaris 223.

De la douceur à la violence, pourquoi ?

Comment la femme malienne qui incarne la douceur, l’amour et la tendresse parvient à tuer son mari ? Le psychologue Dr Dramane Hal Adj Touré nous explique certains facteurs déclencheurs de ces violences faites aux hommes.

« La femme est de nature quelqu’un qui encaisse beaucoup, mais à un certain niveau, il y a ce qu’on appelle le déclenchement », indique le psychologue. « Si l’homme en abuse beaucoup dans les stupéfiants, il y a aussi certaines maladies mentales, il y a aussi certaines déficiences physiques, la jalousie », a-t-il rappelé. Pour lui, « ce sont des facteurs qui peuvent amener la femme à un certain niveau de violence à l’endroit de l’homme ». « Il y a également le problème de communication. Il y a également le problème polygamie », poursuit Dr Touré.

Nos interlocuteurs recommandent une prévention axée sur la santé mentale, le dialogue conjugal, l’écoute et les campagnes de sensibilisation inclusive qui reconnaît toutes les victimes.