De nos jours, la plupart des jeunes filles de Bamako quittent la maison familiale pour des appartements extérieurs. Si certains condamnent cette pratique, d’autres l’approuvent. Entre valeurs, tradition et choix de vie, les avis diffèrent.
Ce phénomène est très courant en ce moment à Bamako. Pour certains, ces appartements sont des lieux de débauche. D’autres pensent au contraire que ses jeunes filles cherchent à s’émanciper. Écoutons quelques réactions recueillies à Bamako.
« Dès qu’une nouvelle série d’iPhone apparaît, c’est des problèmes. Elles partent prendre des appartements partout et font loger des hommes ». pense un homme. « Elles envient leurs amies qui ont une vie luxueuse. Elles quittent, pour vivre la même vie », affirme.
Les parents entre inquiétude et incompréhension
Du côté des parents, cette décision est souvent mal vécue. Selon eux, cette attitude remet en cause l’éducation et les valeurs traditionnelles inculquées aux enfants.
« Le fait qu’elles quittent le domicile familial signifie juste que les parents n’ont pas assuré leurs responsabilités », estime un jeune. « Comment obtiennent-elles cet argent ? », s’interroge un autre. « C’est à moins qu’elles passent par certains chemins que nous devons combattre », poursuit le jeune homme.
Au-delà des jugements, certaines filles assument pleinement leurs choix. C’est du moins le cas pour cette dame. « Elle n’est pas mariée ! Comment elle gagne sa vie ? C’est de là que les préjugés viennent. Ma famille me soutient, c’est une question de choix », confie-t-elle.
Comment comprendre ce phénomène ?
Le sociologue Tiefing Sissoko explique qu’il y a plusieurs pratiques derrière cette tendance.
« C’est très mal perçu, parce que derrière ces pratiques il peut se cacher tout un tas de raisons, comme la quête de l’indépendance ou pour peut-être accueillir les hommes beaucoup plus confortablement », analyse le sociologue.
Liberté pour les unes, provocation pour les autres. En tout cas, ces départs continuent à bousculer les normes familiales au Mali.
