Mali : quand la culture redonne espoir aux personnes déplacées internes
Des PDIS dans le défilé des troupes lors de la biennale Mopti 2023

Mali : quand la culture redonne espoir aux personnes déplacées internes

À Mopti, Bankass ou encore Bamako, des personnes déplacées internes affirment trouver dans les activités culturelles un moment d’évasion après les épreuves marquées par la peur, l’exil et l’incertitude. Sociologues et acteurs humanitaires saluent d’ailleurs ces initiatives, qui jouent un rôle essentiel dans la préservation de l’identité culturelle et le maintien du lien social.

Selon les responsables de sites de déplacés, malgré les difficultés du quotidien, les journées culturelles sont devenues des espaces privilégiés. À Mopti, Oumar Barry, responsable de site, rappelle que tout est parti de la Biennale organisée en 2023 : « Quand on organisait la biennale, 25 déplacés ont été choisis pour y participer. Depuis, nous organisons régulièrement des journées culturelles sur nos sites ».

Adjara Dicko, responsable des femmes, abonde dans le même sens : « Nous avons une association. Quand une femme reçoit sa tontine, nous organisons une fête. Nous avons aussi participé au 8 mars, sur invitation du développement social ».

Ces rencontres ne sont pas de simples moments de distraction. Pour Oumar Barry, elles constituent aussi un espace d’expression : « Elles nous permettent de partager notre vécu à travers la musique, le théâtre ou les sketchs. Cela montre que nous ne sommes pas oubliés ».

À Bankass, les déplacés reconnaissent également l’importance de ces rendez-vous. Aly Guindo témoigne : « Ces journées nous aident à surmonter le stress et la mélancolie liés à notre situation. Nous sommes sollicités pour les festivals, la Biennale ou les soirées culturelles. Cela nous donne le sentiment d’être considérés et respectés ».

L’appui des associations et ONG

Les associations et ONG soutiennent aussi ces efforts. L’Organisation pour la Sauvegarde de la Culture et des Traditions Ancestrales (OSCTA) en est un exemple. Son président, Ishaka Gouro, souligne : « Le déplacement transforme souvent les cultures et les mœurs. À travers ces journées, nous aidons les déplacés à préserver leur identité et à garder espoir ».

Des moments de repris inestimables

Un avis partagé par le sociologue Abdoulaye Koné : « Les activités artistiques et culturelles atténuent les souffrances, réduisent le stress et rappellent aux déplacés qu’ils ne sont pas oubliés. Elles nourrissent l’espoir d’un retour meilleur ».

Ces journées permettent aussi des expositions d’objets traditionnels, des prestations musicales et théâtrales ou la valorisation de produits artisanaux. Elles renforcent les capacités des individus, favorisent la cohésion sociale et contribuent à la transmission des traditions.

Ecoutez l’ intégralité de l’émission Fabu dirène: