Des groupes armés ont imposé le weekend dernier un embargo sur plusieurs voies de communication, particulièrement dans les territoires de Kayes et Nioro. L’armée a déclaré dans un communiqué avoir dégagé ces itinéraires et éliminé plusieurs éléments terroristes.
Le trafic aurait repris sur l’axe Bamako-Kayes. Des camions seraient arrivés dans la ville de Kayes ce matin, nous a confié une source locale. « Notre camion transportant de la fripe est arrivé aujourd’hui. On est en train de le décharger », a-t-elle indiqué. L’armée a, dans un communiqué, annoncé être intervenue pour libérer ces axes routiers. Elle a aussi annoncé une opération d’envergure pour sécuriser ses axes routiers.
Le weekend dernier, le trafic a été interrompu sur plusieurs routes nationales, notamment les axes Bamako-Kayes et Bamako-Ségou, par des présumés jihadistes. Certains véhicules ont été incendiés, d’autres emportés.
Kayes et Nioro particulièrement visées
Les populations des régions de Kayes et Nioro ont été particulièrement menacées par les hommes armés. Quelle interprétation donner à cette nouvelle approche tactique des groupes armés ? Pour quelles raisons ces zones sont-elles spécifiquement visées ?
« Les actions récentes du Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) dans la région de Kayes sont une tentative de dissuader les communautés de collaborer avec les forces de défense et de sécurité », explique la spécialiste des questions sécuritaires Kadiatou Kéita.Elle rappelle pourtant que « la stratégie de ces groupes était plutôt de faire des accords tacites avec les communautés, ce qui leur permet finalement de s’installer dans la durée ».
Autre explication à cette menace ciblée contre la région de Kayes, selon Kadiatou Kéita, est le fait que « Kayes est un territoire d’importance cruciale pour le Mali, non seulement pour sa production d’or mais aussi parce qu’elle constitue l’axe principal des camions venant du port de Dakar », précise-t-elle.
Éviter des accords entre entrepreneurs et les groupes armés
« Il faudrait suivre de près dans les prochains jours comment le gouvernement réagira à cela », ajoute la spécialiste des questions sécuritaires qui recommande de « prévenir toute initiative de négociation directe entre les entrepreneurs et les groupes djihadistes ».