Au Mali, la pénurie de carburant « plombe » les activités économiques
Des personnes dans une station à N'tabacoro, un quartier de Bamako, qui attendent d'être approvisionnés en carburant. Le lundi 6 octobre 2025 Crédit photo : Studio Tamani

Au Mali, la pénurie de carburant « plombe » les activités économiques

Depuis quelques jours, Bamako et plusieurs localités du pays font face à une pénurie de carburant. Cette situation constitue un « manque à gagner » pour le pays, d’après des économistes.

Dans la capitale malienne et même à l’intérieur du Mali, on trouve des files interminables devant des rares stations-service qui vendent de l’essence. Des consommateurs commencent à faire la queue dès l’aube, allant à des heures tardives le soir. D’autres s’apitoient sur leur sort. Les uns et les autres craignent l’impact de ce manque de carburant sur l’économie nationale. Une inquiétude partagée par des économistes.

« Déjà ​une ​journée ​sans ​carburant ​dans ​un ​pays ​dont ​l’économie ​est ​basée ​majoritairement ​sur ​le ​fonctionnement ​des ​services, ​on ​contracte ​déjà ​la ​production ​du ​pays, ​à ​plus ​forte ​raison ​si ​on ​s’inscrit ​dans ​le ​moins ​terme ​ou ​dans ​le ​long ​terme ​en ​constatant ​toujours ​que ​le ​problème ​demeure ​irrésolu », soutient Pr Madou Cissé, enseignant à la faculté des sciences économiques et de gestion de Bamako.

​Une menace pour des recettes fiscales

Le transport, les activités professionnelles et le commerce et l’approvisionnement du marché, tout tourne globalement autour du carburant. « En ​s’attaquant ​à ​l’offre ​de ​carburant, ​c’est ​la ​colonne ​vertébrale ​de ​l’économie ​qui ​est ​atteinte », selon Pr.Cissé. « Cette ​activité ​va ​contracter ​significativement ​la ​production ​des ​biens ​et ​services ​dans ​le ​pays ​et, ​par ​ricochet, ​elle ​va ​contracter ​aussi ​les ​recettes ​fiscales. ​Ça, ​c’est ​une ​certitude », renchérit l’analyste.

Les autorités de leur côté rassurent. Après l’arrivée d’un convoi de près de 300 camions-citernes, mardi dernier (7 octobre 2025) dans la capitale, d’autres convois sont attendus.