“Nous faisons la queue jusqu’à minuit” : les femmes face à la pénurie d’eau potable
Un point de pompes à motricité à Bourem, le 6 mai 2024 📷 Studio Tamani

“Nous faisons la queue jusqu’à minuit” : les femmes face à la pénurie d’eau potable

Dans plusieurs localités du Mali, la crise du carburant affecte gravement la fourniture d’eau potable. À Mopti comme à Koutiala, les habitants se relaient jour et nuit autour des forages et des puits pour s’approvisionner. Une situation jugée alarmante par les organisations féminines locales, qui tirent la sonnette d’alarme.

À Mopti, les longues files d’attente devant les châteaux d’eau sont désormais le quotidien de nombreuses familles.

« Nous pouvons compter plus de 100 seaux devant les points d’eau », confie Mme Koné Fanta Bathily, membre d’une organisation féminine. « Certaines femmes attendent jusqu’à minuit pour puiser, car cette corvée leur revient. Cela dure depuis plus d’un mois », déplore-t-elle.

Les femmes et les filles épuisées par la corvée d’eau

La situation est similaire à Koutiala, où certains quartiers restent plusieurs semaines sans une goutte d’eau. Les ménages dépendent presque exclusivement des forages et des puits pour leurs besoins quotidiens.

Pour Rokia Dao, présidente de l’Union des femmes actives de Miankala, cette crise alourdit considérablement le travail domestique des femmes.

« Les femmes et les filles parcourent souvent plusieurs kilomètres pour trouver de l’eau. Cela réduit le temps consacré à l’éducation, au travail ou aux activités communautaires », explique-t-elle.

Elle ajoute que cette situation a aussi des conséquences sur la santé et l’hygiène des filles, déjà fragilisées par la précarité.

Contactée pour réagir, la SOMAGEP (Société malienne de gestion de l’eau potable) a indiqué, par le biais de sa cellule de communication, qu’elle s’exprimera ultérieurement sur la question.