Alors que le monde célèbre ce mardi 9 décembre, la journée internationale de lutte contre la corruption, la communauté de pratique en matière de lutte contre la corruption appelle à protéger davantage les lanceurs d’alerte au Mali.
Pour cette organisation de la société civile, les lanceurs d’alerte qui dénoncent des faits de corruption ne sont pas suffisamment protégés. Son secrétaire général Baba Boubacar Keïta estime que les lanceurs d’alerte au regard des risques qu’ils prennent doivent bénéficier de l’anonymat. « La corruption se fait dans les plus grands secrets. Donc c’est seule la dénonciation qui peut nous amener à lutter contre ces phénomènes et accompagnée bien sûr par les lois ».
Les gens qui font la dénonciation sont exposés, affirme Baba Boubacar Kéita. « On a vu certains de nos camarades qui avaient été contactés par certaines structures pour expliquer les cas de corruption qui existent dans ces structures et qui, après, ont fait l’objet de menace », déplore le secrétaire général de la CLPC.Et M. Kéita de poursuivre« les gens qui sont parvenus à faire certaines dénonciations, dont il y a eu des effets, ont perdu leurs emplois ».
Ce que prévoit la nouvelle loi pour les lanceurs d’alerte !
Au Mali, la protection des lanceurs d’alerte contre la corruption est intégrée au nouveau Code pénal de décembre 2024. En ces articles 243-90 et 243-91, il interdit les représailles contre les dénonciateurs de bonne foi et sanctionnent l’intimidation. Ces articles interdisent aussi toute discrimination envers un fonctionnaire ou salarié ayant signalé une infraction, prévoient des sanctions pénales pour les auteurs de menaces et garantissent une protection s’étendant sur trois ans après la clôture de l’enquête ou du jugement.
Cependant pour Baba Boubacar Keïta, secrétaire général de la communauté de pratique en matière de lutte contre la corruption, ces clauses ne sont pas suffisantes.
Il dénonce l’absence de notion qui garantit l’anonymat du dénonciateur.
