Les récoltes, moment de rafermissement des liens entre PDI et popualtion d’accueil
Un champ de mil après récolte à Sébougou (Ségou). 10/12/2025.

Les récoltes, moment de rafermissement des liens entre PDI et popualtion d’accueil

À Diré ou Gao au nord du Mali, tout comme à Ségou au centre et à Koutiala au sud, la campagne de récolte bat son plein. Dans les champs de riz, de maïs ou de mil, les personnes déplacées jouent un rôle essentiel. Sollicitées comme main-d’œuvre, elles disent tirer profit de cette période qui leur permet d’obtenir des céréales ou de l’argent. Pour les communautés d’accueil, c’est aussi un moment de solidarité et de renforcement des liens sociaux.

Sekôrô, localité située à quelques encablures de la ville de Ségou. Ici, dans les champs qui encerclent le village, se démêlent des hommes des femmes et des enfants. Certains pour couper les tiges, d’autres pour les égrener. Parmi ces personnes, Mounir Diabaté. Il vit depuis un moment sur le site des déplacés de Sebougou à Segou. Il participe activement aux récoltes dans différents champs.

« Nous aidons les paysans à récolter le mil. Ensuite les femmes ramassent les graines qui tombent. Certains nous payent avec la céréale, d’autres donnent de l’argent en fin de journée », explique-t-il tout en insistant sur l’apport vital de cdette activité.

Un revenu modeste mais indispensable

À Gao, dans le nord du pays, Salma Maïga offre elle aussi ses services aux cultivateurs. Cette activité saisonnière lui permet de subvenir aux besoins urgents de sa famille. « Parfois, je sors tôt le matin pour aider les cultivateurs à battre le riz, afin d’obtenir quelque chose pour préparer le dîner pour mes enfants. D’autres fois, nous allons à Djidara aider les jardiniers à cultiver la salade. On est rémunérés en argent ou avec des laitues », raconte Salama Maïga.

Elle n’est pas la seule. Ces personnes déplacées forcent l’admiration un peu partout à travers le pays. À Diré dans la région de Tombouctou, Agaïcha Dicko, déplacée de Fatakara, se dit pleinement intégrée dans les activités agricoles locales. « Nous sommes 20 personnes venues de Fatakara pour aider à récolter le riz. Nous faisons le battage. Par jour, nous pouvons avoir plus de 10 kilos. Nous en vendons pour acheter les condiments et médicaments. Les hommes, eux, font la moisson. »

La solidarité sous d’autres formes et des liens sociaux qui se renforcent

Pour des producteurs, cette main-d’œuvre est devenue indispensable. Boubacar Yatara, cultivateur à Diré témoigne.

« Les déplacés viennent de Fatakara et Gargando. Ils nous aident beaucoup. Sans eux, c’est compliqué. On les rémunère avec des céréales ou de l’argent» , Toutefois, monsieur Yattara souhaite souhaite que ces braves déplacés puissent retourner chez eux « nous prions pour le retour de la paix pour qu’ils puissent retourner cultiver leurs propres champs. » Affirme monsieur Yattara.

Lire aussi : Cultiver la terre, un besoin vital pour les déplacés paysans

Au-delà des avantages économiques, ces journées dans les champs créent des rencontres et resserrent les liens entre familles. À Koutiala, Modibo Sangho collabore depuis deux ans avec un déplacé interne. « Dans mon champ, je le paye en espèces. Et maintenant, à la récolte, je lui donne des céréales. Ses femmes aident les miennes à tamiser les céréales récoltées, explique-t-il.Et M. Sangho d’ajouter que. «Je le considère comme mon frère. Nos familles sont unies grâce à ces activités ».

Selon plusieurs sociologues, les activités collectives comme la récolte favorisent le brassage social et contribuent à briser les barrières entre communautés.

Ecoutez l’ intégralité de l’émission Fabu dirène: