Depuis quelques jours, une baisse notable des températures accompagnée de pluies touche plusieurs localités du Mali. À Bandiagara, le ciel est couvert depuis plusieurs jours avec de fines pluies persistantes. À Mopti également, des averses sont signalées. Jusqu’à Bamako, ces changements climatiques affectent durement les personnes déplacées internes, installées dans des sites aux abris souvent précaires et mal adaptés au froid et à l’humidité.
Sur le site de déplacés de Barbé, dans la région de Mopti, les familles tentent de faire face tant bien que mal à cette période de fraîcheur inhabituelle. Les abris, principalement constitués de bâches en plastique, offrent peu de protection contre le froid. Issa Dicko, responsable du site, explique les difficultés rencontrées.
« Cela faisait longtemps que nous n’avions pas connu une période de basse température comme celle-ci. Pendant plusieurs jours, il n’y a pas eu de soleil, ce qui a aggravé le froid, surtout chez les enfants », fait-il remarquer. Et M. Dicko de poursuivre : « Être déplacé n’est pas facile. Il est même difficile de trouver du bois de chauffe. Certains utilisent le peu d’argent qu’ils ont pour acheter des couvertures pour les enfants. Nos tentes sont très froides en cette période. » martèle ce père de famille qui témoigne avoir vu « des familles se couvrir avec des nattes ».
Des enfants déplacés vulnérables à Mopti et Bandiagara
Sur le site de Barbé Plateau, Ousmane Dicko décrit également des conditions de vie éprouvantes. Il affirme que le froid pénètre facilement dans les cases, et le manque de couvertures expose particulièrement les enfants aux maladies.
« Le froid nous fatigue beaucoup. Nous utilisons du feu avec du charbon de bois pour nous réchauffer, mais cela a rendu mes enfants malades. Aujourd’hui, nous avons besoin d’aide. Nous souhaitons avoir des abris construits, car à part ici, nous ne savons pas où aller », se lamente-t-il.
Situation préoccupante sur le site des déplacés d’ATTBOUGOU à Bandiagara. Même si certaines cases sont mieux couvertes, le recours au feu de bois demeure la principale solution pour faire face au froid. En soirée et durant la nuit, des familles allument des feux à proximité des abris ou utilisent des braises dans des fourneaux à l’intérieur des tentes, malgré les risques.
« Nous allumons du feu avant d’aller sous les tentes. Il fait très froid ici. Nous n’avons ni couvertures pour les enfants ni nourriture suffisante. Nous demandons de l’aide : des nattes, des couvertures et à manger », implore un déplacé.
À Faladié, les responsables du site alertent
Installé dans un quartier périphérique de la capitale malienne, le site des déplacés de Faladié reçoit de plein fouet les vagues de fraîcheur. Les responsables du site tirent la sonnette d’alarme. La fraîcheur affecte fortement les tentes et les abris de fortune. Un des responsables du site appelle à un appui humanitaire urgent.
« Ce dont nous avons besoin, ce sont des couvertures épaisses et des abris adaptés pour nous protéger du froid. Cela nous aidera énormément, car il n’est pas facile de construire de nouveaux abris », souligne-t-il.
À Mopti, Bandiagara comme à Bamako, les déplacés internes font preuve de résilience face à ces conditions difficiles. Toutefois, leurs moyens restent très limités. En cette période de fraîcheur, l’appui des autorités, des organisations humanitaires et de la solidarité nationale demeure indispensable pour soulager ces familles vulnérables.
Ecoutez l’ intégralité de l’émission Fabu dirène:
