Attaques à la mine au centre : « une stratégie pour asphyxier l’économie locale »
image d'illustration

Attaques à la mine au centre : « une stratégie pour asphyxier l’économie locale »

L’explosion d’un véhicule de forains a fait trois morts et 12 blessés mardi dernier à Dagana dans la Commune du Haïré, cercle de Douentza. Selon des sources locales, le minibus, revenait de la foire de Hombori quand il a sauté sur un engin explosif improvisé. Ces deux dernières années, les explosions de mine sont de plus en plus fréquentes au Centre du pays et ce sont les civils les principales cibles.

Les mines artisanales sont devenues l’arme farouche des groupes terroristes pour ralentir l’activité économique selon certains observateurs. Le cercle de Douentza paye le plus lourd tribut des engins explosifs improvisés. La dernière explosion remonte à mardi 05 février 2019 où un véhicule de forains en partance pour Boni a sauté sur une mine. Le bilan provisoire fait état de 3 morts et une douzaine de blessés dont 5 dans un état grave.

Selon les autorités municipales de la Commune de Haïré, 3 des cas graves ont été évacués par un hélicoptère de l’armée malienne et 2 autres par un véhicule de Médecins sans frontières. Cet incident malheureux aurait ralenti toutes les activités économiques de la localité, affirment les responsables communaux.

Le centre du pays a précédemment enregistré des cas similaires où des civils ont été la cible des engins explosifs improvisés. Le 25 janvier 2018, un véhicule des forains prêt pour la foire de Boni avait sauté sur une mine : 28 maliens et Burkinabés y ont péri. Quelques semaines plus tard en février, un autre muni-bus de forains a heurté un engin explosif à Dallah. Cette explosion avait fait 6 morts et 16 blessés.

Pour certains spécialistes des questions sécuritaires, les terroristes adoptent une nouvelle « stratégie de guerre » au centre du pays. En plus des attaques asymétriques, ils tentent à tout prix d’asphyxier l’économie locale en installant la « psychose » au sein de la population notamment chez les forains, explique Boubacar Bocoum analyste politologue.

Télécharger